Présenté au festival de Sundance en janvier, le film de Claire McCarthy a été dévoilé, lundi, dans la station balnéaire normande. Une relecture du classique de Shakespeare à travers les yeux d'une femme.
S'attaquer au répertoire de l'un des plus grands dramaturges britanniques, il fallait oser. Mais la cinéaste australienne, Claire McCarthy, qui fait partie des dix cinéastes à suivre selon le magazine américain «Variety», a relevé le défi, en tentant même le pari de traiter cette histoire d'amour maudite d'un point de vue féminin, celui de l'amante d'Hamlet. Et cela d'après le roman de Lisa Klein.
Connue désormais dans le monde entier pour son rôle de Rey dans la saga «Star Wars», Daisy Ridley prête cette fois-ci ses traits à l'héroïne Ophelia. Fille de Polonius et sœur de Laërte, la jeune femme séduit par sa beauté pure et son sens de la répartie. Pourtant critiquée par ses rivales, elle devient la dame d'honneur de confiance de la reine Gertrude, incarnée par Naomi Watts. Le prince Hamlet tombe, lui aussi, sous son charme, malgré les conventions et les interdits.
Cette production au casting cinq étoiles, dont la date de sortie n'a pour l'instant pas été communiquée, se révèle être un bon divertissement de près de deux heures. Daisy Ridley (rousse et amincie pour l'occasion) convainc en femme rebelle, Naomi Watts tire son épingle du jeu et George MacKay (Hamlet) - brillant dans «Captain Fantastic» de Matt Ross -, confirme son statut de jeune acteur en devenir. Seul Clive Owen agace en surjouant quelque peu, afin de donner vie au méchant Claudius, à l'origine de la mort du roi.
«Ophelia» pourrait donner envie aux plus jeunes de relire ou, tout simplement, de s'intéresser à l'œuvre de Shakespeare grâce à des dialogues résolument modernes et une mise en scène qui ne tombe pas dans la niaiserie. Reste que l'issue de cette tragédie pourrait surprendre certains puristes du genre...