Lorsqu’une personne est considérée comme légitime pour exprimer son opinion lors d’une discussion, on dit parfois qu’elle a «voix au chapitre».
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette expression, apparue dans le courant du XVIe siècle, n’a rien à voir avec la littérature. Elle trouve plutôt son origine dans le domaine religieux.
En effet, au Moyen Age, le «chapitre» représentait un conseil composé de prêtres, de chanoines ou d’abbés, lesquels devaient gérer les affaires courantes, ainsi que le respect de la discipline au sein d’une église ou d’une abbaye.
Ce terme désignait également par extension la salle, ouverte sur le cloître, où se déroulaient ces réunions. Or, seuls les membres les plus éminents et les plus instruits de la communauté étaient consultés à cette occasion et avaient un droit de vote lors des délibérations
Ils apportaient alors, littéralement, leur «voix au chapitre». Ce n’était pas le cas des simples moines ou des serviteurs qui, de leur côté, étaient obligés de rester en dehors de la salle du chapitre, et n’avaient donc que le droit d’entendre ce qui se disait à l’intérieur