Lorsqu’on souhaite recentrer une discussion après des digressions, on dit souvent : «Revenons à nos moutons.» Une expression qui tire son origine d’une pièce de théâtre, la comédie La farce de maître Pathelin, composée dans le courant du XVe siècle par un auteur inconnu.
Dans ce conte, Pathelin, avocat de profession, arnaque Guillaume, un marchand, en lui achetant des draps. Ce même commerçant se fait ensuite dérober des moutons par un berger, nommé Thibault, et l’attaque en justice. Convoqué au tribunal, l’accusé, Thibault, choisit Pathelin pour le représenter.
Si bien qu’à l’audience, Guillaume se retrouve face aux deux hommes qui l’ont successivement escroqué. Perturbé, le marchand mélange alors les deux histoires dans lesquelles il a été floué, celle des draps et celle des moutons. Face à son récit décousu, le juge finit par s’énerver et ordonne au plaignant : «Revenons à ces moutons !», c’est-à-dire à l’affaire jugée par la cour.
Cette pièce de théâtre, très populaire à l’époque, a vite fait entrer l’expression, transformée en «Revenons à nos moutons», dans le langage courant. Ainsi, dès 1532, Rabelais l’a utilisée dans Pantagruel.