Décédé dans la nuit de dimanche à lundi, à l'âge de 87 ans, l’acteur n’aura jamais joué le héros de Cervantes dans le film maudit de Terry Gilliam. Un projet avorté en raison de graves problèmes de santé.
Malgré les embuches, les fans de Jean Rochefort ont longtemps cru qu’ils pourraient remonter sur son fidèle destrier pour finir le film cauchemardesque de «L’homme qui tua Don Quichotte», réalisé par l’ex-membre de la troupe des Monty Python.
Mais en 2000, en plein tournage de cette adaptation moderne d’un des chefs d’œuvre de la littérature espagnole, l’acteur est contraint de quitter le plateau, victime d’une double hernie discale qui l’empêche de tenir en selle. Il ne pourra plus s’adonner à sa passion.
Un coup dur pour ce cavalier émérite et l'ensemble de l'équipe de tournage. Cela vient s’ajouter à des conditions météorologiques catastrophiques (des pluies diluviennes ont détruit une grande partie des décors, ndlr) et sonne la fin du projet. Cette aventure sera relatée, à partir de rushes, dans le documentaire «Lost in La Mancha» sorti en 2003.
De ce tournage, Jean Rochefort n’en gardera que de mauvais souvenirs. A commencer par son rapport conflictuel avec Terry Gilliam («Brazil», «Las Vegas Parano»).
Dans l’émission «Un jour, un destin» diffusée sur France 2 en 2014, le comédien avait même avoué «n’avoir aucune sympathie pour lui». Jean Rochefort ne pardonnera jamais au cinéaste le traitement qu'il avait infligé à son cheval dénommé Rocinante. Selon lui, la bête n’aurait pas été nourrie pendant quarante jours ce qui expliquerait en partie sa mort, le lendemain de l'annonce du départ de l'acteur.
Après d’autres tentatives inachevées - avec la participation notamment d’Ewan McGregor -, Terry Gilliam aurait enfin réussi à boucler son projet entamé il y a plus de dix-sept ans. Dans un post publié sur sa page Facebook en juin 2017, le cinéaste britannique a annoncé la fin d’un long calvaire et le bouclage du long métrage tant attendu «L’homme qui tua Don Quichotte». Il devrait sortir en salles en mai 2018. Mais sans le grand Jean Rochefort qui le visionnera peut-être depuis le paradis…