Avec «Valérian et la Cité des mille planètes», sortis ce mercredi sur les écrans, Luc Besson livre un space-opera à l'esthétique inventive dans la veine du «Cinquième élément»... mais sans jamais l'égaler.
Après avoir été dévoilé à la presse américaine, le film a été montré à la presse française quelques jours avant sa sortie dans les salles. «Valérian et la Cité des mille planètes» est bien le film à grand spectacle que le public était en droit d'attendre de la part du film français le plus cher de tous les temps avec 197 millions d'euros de budget. Pourtant, l'adaptation de la bande dessinée de science-fiction fondatrice créée en 1967 par Christin et Mézières ne convainc pas sur toute la ligne.
Au 28e siècle, Valérian et Laureline forment un duo complice d'agents spatio-temporels chargés de faire régner l'ordre dans l'espace. Ils sont mandatés par le ministre de la Défense (Herbie Hancock) sur Alpha, une cité spatiale qui abrite en bonne entente depuis des centaines d'années des milliers d'espèces intergalactiques. Sur place, ils apprennent de la bouche du Commandant Arün Filitt (Clive Owen) qu'une zone nucléaire se propage dangereusement dans le coeur d'Alpha. Mais avant de partir en mission de repérages, Filitt est enlevé. Valérian se met alors en chasse des kidnappeurs à travers la cité.
Comme un poisson dans l'eau dans le space-opera
«Valérian et la Cité des mille planètes» sonne les retrouvailles du réalisateur avec le genre qu'il affectionne sans doute le plus : le space-opera. Il y a vingt ans, «Le Cinquième élément» faisait de lui un cinéaste majeur sur le plan international car le film avait su marquer de son empreinte toute une époque. Aujourd'hui, aucun réalisateur français n'est de taille à rivaliser avec lui du point de vue des moyens mis à sa disposition. Et il est vrai que le film de Besson regorge d'idées et d'effets spéciaux impressionnants et imaginatifs. A ce titre, la séquence d'ouverture sur un marché à «univers parallèles» est assez imposante.
Pourtant, si l'on exclut quelques bonnes séquences, le long métrage ne peut se départir d'un scénario et d'une narration qui ne brillent pas par leur originalité. On regrette par exemple qu'il manque à ce space-opera une scène de combats dans les étoiles digne de ce nom et qu'au contraire, certaines séquences inutiles, seulement à la gloire de leurs stars (Rihanna) n'aient pas été coupées au montage.
Du point de vue des personnages et des acteurs, Dane DeHaan peut paraître un choix saugrenu pour interpréter Valérian ; il n'a pas vraiment la tête de l'emploi. Mais l'acteur repéré dans «Chronicle» s'en sort plutôt bien malgré les pitreries qu'on lui demande de faire. C'est surtout Cara Delevingne, top model qui a quelques films à son actif, qui tire son épingle du jeu dans un rôle d'héroïne «badass» féminine et féministe.