De mi-août à fin octobre, la rentrée littéraire battra son plein. Difficile de choisir parmi les 581 romans et recueils de nouvelles françaises et étrangères prévus cette année. Voici une sélection de dix ouvrages qui procureront une lecture de qualité ou, à défaut, feront parler d'eux.
«Un personnage de roman» de Philippe Besson
Alors que son dernier livre, «Arrête avec tes mensonges», est sorti au mois de janvier, Philippe Besson va faire parler de lui à la rentrée. On a appris il y a quelques jours à peine que son prochain ouvrage, «Un personnage de roman» qui porte sur Emmanuel Macron, allait sortir le 7 septembre prochain aux éditions Julliard. Proche du Président de la République, Philippe Besson a pu le suivre alors qu'il était candidat, depuis le début de l’aventure En Marche jusqu’à ses premières semaines à l’Elysée. Le livre, conçu dans la plus grande discrétion, sera en outre livré sous blister dans les librairies.
© Philippe Besson - MAXIME REYCHMAN
«Millénium 5 - La fille qui rendait coup sur coup» de David Lagercrantz
David Lagercrantz ayant repris avec succès la saga de Stieg Larsson il y a deux ans avec «Millénium 4 - Ce qui ne me tue pas» vendu à plus de six millions d'exemplaires, l'écrivain livrera un cinquième opus en sortie mondiale dans plus de 25 pays le 7 septembre. «Millénium 5 - La fille qui rendait coup sur coup» verra Lisbeth Salander passer de sombres heures alors qu'elle purge une peine de courte durée à la prison de Flodberga. Alors qu'elle doit rivaliser d'ingéniosité pour échapper à la violence de Benito, la meneuse de la maison d'arrêt, Lisbeth est aidée par Mikael Blomkvist pour mener des recherches sur les mauvais traitements subis pendant son enfance. Pour rappel, la trilogie Millénium s'est vendue à plus de 80 millions d'exemplaires dans le monde.
© Editions Actes Sud / Actes Noirs
«Paysage perdu» de Joyce Carol Oates
Valeur sûre de la rentrée littéraire étrangère, Joyce Carol Oates sortira «Paysage perdu» le 5 octobre aux éditions Philippe Rey. L'écrivaine américaine de «Blonde» et «Sacrifice» revient sur son enfance et son adolescence passées dans une ferme de l'Etat de New York. Tout en évoquant les grands faits marquants de sa vie de l'époque, le récit porte un regard lucide sur la mémoire fuyante et dessine en creux le portrait d'une jeune fille à la conscience déjà aiguisée sur son monde et ses limites.
© Editions Philippe Rey
«Ils vont tuer Robert Kennedy» de Marc Dugain
L'auteur de «La Chambre des officiers» et d'«Une exécution ordinaire» revient à son obsession de la quête de la vérité avec «Ils vont tuer Robert Kennedy». L'ouvrage suit un professeur d'histoire contemporaine qui enquête sur les liens qui pourraient exister entre la mort successive de ses parents en 1967 et 1968 et l'assassinat de Robert Kennedy, frère de John F. Kennedy. A travers cette investigation familiale teintée de paranoïa, Dugain plonge le lecteur dans l'Amérique de la contre-culture et de la violence politique des années 1960.
© Editions Gallimard
«Zero K» de Don DeLillo
Le 6 septembre, les éditions Actes Sud publieront le nouveau roman de Don DeLillo, «Zero K». Dans celui-ci, le romancier américain culte imagine une intrigue proche du roman d'anticipation dans lequel son héros, un homme très riche, décide d'user, pour sa femme malade, des services de Zero K, un centre de recherches secret. En effet, cet organisme a développé une technique qui permet aux individus de choisir le moment de leur mort pour être ressuscités dans le futur sous une forme plus résistante. L'auteur de «Cosmopolis» fait une nouvelle fois montre d'une profondeur philosophique sans pareil dans cette parabole sur les risques de la course à l'immortalité.
© Editions Actes Sud
«De l'influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles» de Jean-Michel Guenassia
Chroniqueur d'une adolescence durant les années 1960 dans «Le Club des incorrigibles optimistes», Goncourt des Lycéens en 2009, Jean-Michel Guenassia raconte les tribulations d'un jeune adulte dans «De l'influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles». Attendu pour le 24 août en librairie chez Albin Michel, ce roman suit Paul Martineau un jeune homme de 17 ans à l'allure androgyne qui, en dépit de toutes les apparences, n'en pince que pour la gent féminine au grand dam de Stella et Léna, ses deux mères. Dans cette comédie narrée à la première personne, l'auteur de «La vie rêvée d'Ernesto G.» affiche à nouveau une belle verve que ses fans auront sûrement grand plaisir à retrouver.
© Editions Albin Michel
«La chambre des époux» d'Eric Reinhardt
Trois ans après «L'amour et les forêts», Eric Reinhardt revient en librairie avec un roman très personnel. «La chambre des époux», qui sortira le 17 août aux éditions Gallimard, s'inspire de l'expérience qu'il a vécu avec son épouse alors qu'il rédigeait son roman «Cendrillon» il y a dix ans. Le récit revient sur le combat que vont mener de front Nicolas, compositeur, pour terminer sa symphonie, et sa femme Mathilde, pour vaincre un grave cancer du sein. A travers ce récit intimiste, Reinhardt livre une méditation parfois tranchante sur l'intrusion au sein du couple de la maladie.
© Editions Gallimard
«La Fontaine - Une école buissonnière» de Erik Orsenna
Programmé pour le tout début de la rentrée littéraire, le 16 août chez Stock, «La Fontaine - Une école buissonnière» propose de plonger dans la vie du «plus grand poète de notre langue française». Avec la truculence et l'enthousiasme qui le caractérisent, Erik Orsenna dresse le portrait d'un homme dont les vers hantent nos jours depuis l'enfance mais dont l'existence et la condition échappent parfois totalement à tout un chacun. L'ouvrage constitue un nouvel hommage à la langue française de l'auteur de «L'exposition coloniale», Goncourt 1988, dans lequel tout son talent de conteur se révèle encore une fois.
© Editions Stock
«Underground Railroad» de Colson Whitehead
Le 23 août, les éditions Albin Michel publient l'événement des lettres américaines de l'année passée. Récompensé du National Book Award 2016 et du Prix Pulitzer de littérature 2017, «Underground Railroad» décrypte les fondements et les mécaniques du racisme à travers le destin de Cora, une jeune esclave en fuite qui tente de rejoindre les Etats libres du Nord. Le génie du livre réside dans le fait que son auteur, le romancier, journaliste et enseignant Colson Whitehead, symbolise l'historique réseau clandestin d'aides aux esclaves par un authentique chemin de fer sous-terrain. Véritable phénomène aux Etats-Unis, le livre a été salué par Barack Obama et s'est vendu à plus de 750.000 exemplaires en cinq mois.
© Editions Albin Michel
«Ostwald» de Thomas Flahaut
Foisonnant de premiers romans cette année, la rentrée littéraire promet de belles heures de lecture avec celle d'«Ostwald» de Thomas Flahaut. Publié par l'Olivier le 24 août, ce roman fait le récit de l'errance de deux frères, Noël et Félix, dans une Alsace laissée à l'abandon après un dysfonctionnement à la centrale nucléaire de Fessenheim. Cofondateur du collectif littéraire franco-suisse «Hétérotrophes» et plume à suivre de seulement 26 ans, Flahaut imprègne son roman d'une analogie forte entre ces deux êtres en devenir laissés à leur propre destin et une région contaminée vidée de sa population.
© Editions de l'Olivier
Et aussi : Amélie Nothomb, Joy Sorman, Magaret Atwood, Véronique Olmi, Simon Liberati, Marie Darrieussecq, Patrick Deville, Yannic Haenel, Gérard Mordillat, Alice Ferney, Pierre Bordage, Alan Moore, Ian Manook, Eric-Emmanuel Schmitt, Phlippe Jaeneda...