Le 70e Festival de Cannes a fêté lundi soir le jubilé du cinéaste André Téchiné, «géant du cinéma français», selon Thierry Frémaux, par un hommage avant la projection en avant-première et en séance spéciale de son dernier film «Nos Années folles».
«Vous êtes un géant du cinéma français. Par vos films, vous faites partie de nos vies, de l'histoire du Festival et celle du cinéma français», a dit le délégué général et sélectionneur Thierry Frémaux. Catherine Deneuve, Isabelle Huppert, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Sandrine Kiberlain et Elodie Bouchez, les principales muses et actrices de André Téchiné, 74 ans, étaient présentes ainsi que de nombreuses personnalités du 7e art dont Lambert Wilson qui a tourné sous sa direction, mais aussi Claude Lelouch et Nicole Garcia.
«La lumière d'un film vient plus profondément des actrices que des prouesses des opérateurs (...) Je veux rendre particulièrement hommage à une actrice qui m'a accompagnée sur sept films et lui dire à quel point mon travail est redevable de son talent d'une manière essentielle et vital. Merci Catherine Deneuve!», a dit André Téchiné, salué par une ovation debout.
«Je n'aime pas regarder en arrière. Je préfère envisager cet hommage comme un signe d'encouragement à un cinéaste qui a encore quelques films devant lui», a ajouté le cinéaste. Habitué aux sujets liés à l'évolution des mœurs, André Téchiné a présenté son premier film à Cannes en 1969, «Pauline s'en va». Il a reçu le prix de la mise en scène en 1985 pour «Rendez-vous», avant d'être membre du jury quatre ans plus tard.
En 1995, il remporte les Césars du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur scénario pour «Les Roseaux sauvages», récompensé aussi par le Prix Louis-Delluc. Cinéaste prolifique «à l'œuvre singulière qui surprend chaque fois», selon Thierry Frémaux, André Téchiné a réalisé jusqu'ici une trentaine de longs métrages dont «Les Sœurs Brontë», «Hôtel des Amériques», «J'embrasse pas», «Ma Saison préférée», «L'Homme qu'on aimait trop», «Quand on a 17 ans»...
Il a présenté à Cannes lundi soir son dernier opus, «Nos années folles» avec Pierre Deladonchamps, Céline Sallette, Michel Fau et Grégoire Leprince-Ringuet, l'histoire vraie d'un déserteur de la première guerre mondiale qui s'est travesti en femme pour se cacher dans le Paris des Années folles, film en salles le 13 septembre.