Neuvième film en compétition, «Mise à Mort du Cerf Sacré» sonne le retour du Grec Yorgos Lanthimos sur la Croisette deux ans après son Prix du Jury pour «The Lobster».
Le cinéma de Yorgos Lanthimos ne ressemble à aucun autre. En 2009, le public français avait découvert son film «Canine» et par la même occasion l'univers mi-pincé mi-calculateur d'un jeune réalisateur grec très prometteur. Logiquement, il gravissait les marches six ans plus tard avec le drame dystopique «The Lobster».
Cette année, le revoilà en compétition avec un thriller psychologique teinté de film d'épouvante et de tragédie grecque au casting rutilant : Nicole Kidman et Colin Farrell. Tous deux incarnent Anna et Steven, un couple de brillants médecins, parents de deux adolescents, Kim et Bob.
Depuis quelques mois, Steven a commencé à fréquenter Martin (Barry Keoghan), le fils d'un de ses patients mort il y a deux ans sur sa table d'opération. Mais bientôt Martin commence à être envahissant et réclame davantage d'attention à Steven. Jusqu'où jour où il abat ses cartes et que Bob, le fils de Steven, est victime d'une paralysie inexpliquée.
A la fois hué et applaudi
Après plusieurs déceptions chez les réalisateurs majeurs de la compétition, les festivaliers comptaient beaucoup sur le film de Lanthimos. «Mise à Mort du Cerf Sacré» présente une mise en scène clinique quasiment irréprochable. Chaque plan (cadrage, couleur, lumière) coupe le souffle et tous s'accordaient sur les qualités formelles du film à la sortie de la projection de lundi matin.
Sans doute moins original que «The Lobster» qui dénonçait un monde déshumanisé et absurde, «Mise à Mort du Cerf Sacré» dévoile le récit d'une famille obligée de payer pour les fautes du père où comme dans les classiques grecs, le sacrifice est le tribut à payer pour rétablir l'ordre des choses. On notera la prestation de Barry Keoghan, qui ravit presque la vedette à Kidman et Farrell par son jeu diaboliquement inquiétant.
En salles le 1er novembre.