Du ferme et du sursis : le PSG a écopé d'une amende ferme de 100.000 euros et d'une fermeture de sa tribune Auteuil sur deux matches avec sursis pour les dégradations de ses supporters commises au Parc OL lors de la finale de Coupe de la Ligue début avril.
«Ce que la commission a pris en considération, c'est l'excellent casier disciplinaire du PSG, mais aussi le fait qu'il n'était pas pleinement maître de l'organisation de ce match», a déclaré le président de la commission de discipline, Sébastien Deneux. Voilà pour le côté clément. «Mais il est hors de question que de tels événements et comportements se reproduisent, à l'extérieur ou au Parc des Princes. Les supporters à l'origine de ces incidents étant susceptibles de se retrouver dans les stades, le message est très clair, c'est un dernier avertissement», a-t-il ajouté. Voilà pour le côté sévère.
«Le sursis tombera sur des faits de même nature ou de même ampleur», a-t-il précisé. «Il faut tenir compte du retour des ultras et du fait que depuis septembre il n'y a eu aucun problème. En revanche, le signal envoyé par ces supporters-là lors de la finale de la Coupe de la Ligue nous paraît assez inquiétant».
2h30 d'audition
Il s'agit du plus gros dérapage des ultras parisiens depuis leur retour en grâce. Chassés du Parc des Princes par le plan Leproux en 2010, ils ont fait leur retour dans l'environnement du PSG avec le soutien de son président, Nasser Al-Khelaïfi, désireux d'avoir un stade plus festif. Le dirigeant qatari a impulsé un nouveau dialogue avec les ultras du Collectif Ultras Paris (CUP), malgré les réticences des pouvoirs publics.
Ciblé par Didier Quillot, directeur général exécutif de la Ligue, après les dégradations du Parc OL, le CUP avait condamné «avec fermeté et sans ambiguïté les dégradations volontaires», mais aussi pointé «l'absence de contrôles à l'entrée de la tribune» qui a permis «à de nombreux éléments extérieurs de s'immiscer au milieu de notre tribune».
Les représentants du PSG venus devant la commission de discipline ce jeudi soir, avec notamment Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du club, n'ont pas souhaité s'exprimer à l'issue de leur audition de deux heures et demie, vers 21h30. Le club a purgé une première sanction lorsque la commission de discipline, quelques jours après le match, avait placé le dossier à l'instruction et décidé de «fermer à titre conservatoire l'espace visiteur lors des matches à l'extérieur» du club jusqu'à ce jeudi, ce qui s'est appliqué lors des rencontres Angers-PSG le 14 avril (0-2) et Metz-Paris SG le 18 avril (2-3).
Polémique sur l'organisation
Après cette finale remportée par le PSG face à Monaco (4-1) le 1er avril, la LFP avait condamné «les actes de vandalisme» perpétrés par «une partie des supporters du PSG« au Parc OL, où des sièges avaient notamment été arrachés. Des tags avaient été inscrits sur certains murs de l'enceinte et des toilettes saccagées. Une soixantaine de fumigènes avaient été allumés.
Le président du club de Lyon, Jean-Michel Aulas, avait estimé à «plusieurs centaines de milliers d'euros» les dégâts occasionnés lors de cette finale délocalisée. Le surlendemain de la finale, le PSG avait annoncé sa décision de «déposer une plainte contre X afin que toute la lumière soit faite sur ces incidents». Il avait condamné «avec la plus grande fermeté l'ensemble des troubles causés durant ce match par une petite minorité» de ses 12.000 fans ayant fait le déplacement à Lyon.
Le PSG avait également pointé les «défaillances graves de l'organisateur du match», la LFP. L'OL avait répliqué en assurant ne pas accepter «les mises en cause directes ou indirectes de son organisation», menaçant de poursuites judiciaires.