Les membres de la Réserve fédérale américaine (Fed) sont apparus soucieux de l'impact de l'économie internationale, notamment de la Chine, sur l'activité économique aux Etats-Unis et se sont inquiétés du renforcement du dollar, dans un document publié jeudi.
Au cours de la réunion du Comité monétaire des 16 et 17 septembre, plusieurs responsables se sont inquiétés des pressions à la baisse sur l'inflation que font peser les bas prix de l'énergie et le renforcement du dollar qui est cité à 25 reprises dans le compte-rendu de cette réunion.
"Les récents développements économiques et financiers pourraient restreindre quelque peu l'activité économique du fait du niveau plus fort du dollar et des conséquences du ralentissement de la croissance en Chine ainsi que dans de nombreux marchés émergents et producteurs de matières premières", indiquent les minutes de la réunion qui citent nommément la Chine par quatre fois.
Dans les semaines qui ont précédé la réunion, les marchés boursiers ont été agités de turbulences à la suite d'incertitudes sur la santé de l'économie chinoise, la 2ème du monde, et d'une dévaluation du yuan.
Certains responsables de la banque centrale apparaissent aussi moins confiants sur un retour à court terme de l'inflation vers l'objectif de 2%, estimé sain pour l'économie. Cette "confiance n'a pas augmenté", note le compte-rendu qui indique aussi que plusieurs membres voient "un risque de pressions supplémentaires à la baisse" sur l'évolution des prix "à cause des prix plus bas de l'énergie et si l'appréciation du dollar persiste".
Dans ces conditions, "même si le temps d'une normalisation de la politique monétaire pourrait être proche, il serait opportun d'attendre davantage d'informations (...) assurant que les perspectives de la croissance économique ne se sont pas trop détériorées", a estimé le Comité monétaire, qui avait finalement décidé de laisser ses taux d'intérêt inchangés proches de zéro.
La Fed note aussi que "les perspectives du secteur énergétique semblent se détériorer". "L'abondance de l'offre mondiale de pétrole brut va probablement continuer à maintenir les prix de l'énergie à la baisse pendant quelque temps, conduisant à une détérioration des conditions financières de certains producteurs américains et de leurs investissements", jugent les participants à la réunion.
Un membre du Comité monétaire (FOMC), Jeffrey Lacker, qui demandait une hausse d'un quart de point, avait voté contre la décision au cours de cette réunion. Le FOMC se réunit à nouveau les 27 et 28 octobre ainsi qu'à la mi-décembre.
Les taux d'intérêt à court terme fixés par la banque centrale se situent entre 0 et 0,25% depuis fin 2008 pour soutenir la reprise. Une première hausse des taux d'intérêt, que, jusqu'ici, la majorité du Comité monétaire souhaitait voir avant la fin de l'année, constituerait le premier resserrement depuis juin 2006, il y a près de 10 ans.