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Les migrants bloqués en Serbie en quête d'autres routes

Des migrants le 15 septembre 2015 à Horgos en Serbie près de la frontière avec la Hongrie [ELVIS BARUKCIC / AFP] Des migrants le 15 septembre 2015 à Horgos en Serbie près de la frontière avec la Hongrie [ELVIS BARUKCIC / AFP]

Un premier autobus transportant des migrants depuis le sud de la Serbie est arrivé tôt mercredi matin à Sid, près de la frontière avec la Croatie, alors que des centaines d'autres réfugiés espéraient toujours une hypothétique réouverture de la frontière hongroise.

 

Ce premier groupe de 30 à 40 migrants est arrivé à 04H30 locales (02H30 GMT) à la gare routière de Sid, a rapporté un journaliste de l'AFP. Ils avaient voyagé toute la nuit à bord d'un autobus parti mardi soir de Presevo, une ville du sud de la Serbie proche de la frontière macédonienne, située à quelque 500 km de Sid.

Déterminés à poursuivre leur route vers l'Allemagne, des migrants envisagent désormais de contourner la Hongrie, barricadée derrière une clôture barbelée.

Migrants et réfugiés le 15 septembre 2015 d'un côté de la clôture barbelée  près de Horgos en Serbie,   gardée de l'autre côté par la police hongroise  [ELVIS BARUKCIC / AFP]
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Migrants et réfugiés le 15 septembre 2015 d'un côté de la clôture barbelée près de Horgos en Serbie, gardée de l'autre côté par la police hongroise
 

Mardi soir, au centre d'accueil des migrants de Presevo, des autobus, qui convoyaient jusqu'à présent les migrants vers la Hongrie, affichaient des pancartes avec une nouvelle destination: "Sid". S'ils peuvent entrer en Croatie, les migrants qui désirent se rendre dans le nord de l'Europe devront ensuite traverser la Slovénie.

La plupart des migrants arrivés tôt mercredi à Sid étaient des Syriens ou des Afghans, hommes, femmes et enfants de tous âges. L'un d'eux, Amadou, 35 ans, a déclaré venir de Mauritanie. "Nous avons entendu dire que la Hongrie était fermée, alors la police nous a dit que nous devrions venir par ici", a-t-il dit. Comme d'autres migrants arrivés en même temps que lui, Amadou n'avait auparavant jamais entendu parler de la Croatie et ne savait pas que ce pays fait partie de l'Union européenne.

La veille, la chancelière allemande Angela Merkel et son homologue autrichien Werner Faymann ont demandé la tenue d'un sommet européen extraordinaire pour s'entendre sur une répartition contraignante de 120.000 réfugiés après l'échec lundi des ministres de l'Intérieur des 28.

La Hongrie et la crise des migrants [K. Tian / S. Malfatto, sim/abm / AFP]
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La Hongrie et la crise des migrants
 

La principale difficulté sera de convaincre les pays d'Europe de l'Est (Hongrie, République tchèque, Pologne, Slovaquie et Roumanie) réticents jusqu'ici à accepter l'accueil massif de réfugiés dans un effort de solidarité commune. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, va mener des consultations et annoncera sa décision jeudi.

Le Premier ministre slovaque Robert Fico a lui aussi souhaité un sommet de l'UE mais pour y réitérer son refus de se faire "dicter" des quotas.

- 'Nulle part où rentrer' -

Près de 500.000 migrants sont arrivés depuis le début de l'année dans l'Union européenne contre 280.000 pour l'ensemble de 2014, selon les derniers chiffres mardi de l'agence européenne Frontex.

Crise des migrants en Europe [jgd/smi/jj, jj/sim / AFP]
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Crise des migrants en Europe
 

Belgrade a estimé être incapable de gérer le flux de migrants bloqués mardi en Serbie après la fermeture de la frontière par Budapest. "L'idée de renvoyer vers la Serbie tous les migrants alors que d'autres ne cessent d'affluer, en provenance de Grèce et de Macédoine, est inacceptable", a protesté le chef de la diplomatie Ivica Dacic.

"J'exhorte la Hongrie à ouvrir sa frontière aux migrants. Au moins aux femmes et aux enfants", a dit à l'AFP son collègue chargé des réfugiés Aleksandar Vulin, au poste-frontière de Horgos où étaient encore massé une centaine de migrants mardi soir.

A Belgrade même, la plupart des réfugiés interrogés par l'AFP préféraient attendre la réouverture de la frontière hongroise plutôt que de choisir d'autres routes.

"On nous a dit qu'il existait un chemin par la Croatie et par la Slovénie, mais on a aussi entendu que si la police slovène nous attrapait, elle nous renverrait en Serbie, voire en Afghanistan", explique Alisina, un adolescent afghan de 15 ans, qui ronge son frein à Belgrade. "On ne peut pas faire marche arrière. Moi, j'ai perdu ma famille, mes parents, un frère et une soeur. Je n'ai nulle part où rentrer", confie-t-il en éclatant en sanglots.

 

La face hideuse de l'Europe

Avec l'aide de l'armée, Budapest a de facto fermé mardi aux réfugiés toute sa frontière avec la Serbie, par où étaient passés la grande majorité des 200.000 migrants qui ont transité par le pays cette année.

Migrants et réfugiés marchent le 15 septembre 2015 le long de la voie ferrée  près de Horgos en Serbie [ELVIS BARUKCIC / AFP]
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Migrants et réfugiés marchent le 15 septembre 2015 le long de la voie ferrée près de Horgos en Serbie
 

Le pays gouverné par Viktor Orban, partisan d'une ligne très dure face aux réfugiés, prévoit maintenant de construire une nouvelle clôture à sa frontière avec la Roumanie.

Bucarest a protesté en parlant d'une mesure "pas conforme à l'esprit européen".

Amnesty International a accusé la Hongrie de "montrer la face hideuse" de l'Europe dans cette crise.

En portant le dossier devant les chefs d'Etat de l'UE, l'Allemagne entend obtenir une répartition contraignante des migrants entre pays de l'UE, alors que Berlin accueille la majorité d'entre eux.

Berlin semble à bout de patience face aux divergences entre Européens sur la question. Deux ministres allemands ont agité mardi la menace d'une baisse des aides européennes aux pays de l'UE qui refuseraient de participer à l'effort.

Les ministres de l'Intérieur de l'UE doivent eux se retrouver le 22 septembre à Bruxelles pour une nouvelle réunion extraordinaire.

De son côté, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué "craindre que l'indécision de l'Europe n'entraîne des morts supplémentaires".

Au moins 22 personnes, dont quatre enfants, sont morts dans le naufrage de leur embarcation surchargée entre la Turquie et la Grèce mardi, venant grossir le chiffre de plus de 2.800 victimes depuis janvier.

Débordée par l'afflux de dizaines de milliers de réfugiés - elle en attend jusqu'à un million en 2015 -, l'Allemagne avait annoncé dimanche soir le rétablissement des contrôles à la frontière, et a entraîné dans son sillage la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque, la Pologne se disant prête à en faire de même.

L'Autriche a confirmé elle aussi mardi qu'elle allait introduire des contrôles frontaliers. Selon l'agence de presse APA entre 2.500 et 3.000 migrants quittaient toujours quotidiennement l'Autriche pour l'Allemagne ces derniers jours.

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