Chris Froome, solide maillot jaune du Tour de France, craint plus "un incident mécanique ou une chute" que ses adversaires, bien qu'il s'attende à des offensives de Nairo Quintana, son principal concurrent.
Le Britannique, lui, n'a prévu d'attaquer que s'il a "de bonnes raisons", a-t-il indiqué mardi à l'hôtel d'Hilterfingen, sur une rive du lac de Thoune en Suisse, où son équipe est logée pour le second jour de repos.
On sent votre équipe intouchable. Qu'est-ce qui pourrait vous faire perdre le Tour ?
J'avais prévenu: arriver avec une telle équipe autour de moi joue vraiment en ma faveur. C'est décourageant pour les autres coureurs. Ils roulent au-devant de la course, ils imposent le tempo pour me permettre de garder le maillot jaune. Tout s'est déroulé à merveille jusqu'ici, nous allons voir ce que donne ce dernier bloc. Si une autre équipe attaque, nous serons prêts. Les neuf coureurs sont en bonne forme. Il y a une bonne ambiance, un bon moral. Les choses qui me font le plus peur sont un incident mécanique ou une chute. Les adversaires, ce sont eux qui vont devoir faire la course les prochains jours.
A lire aussi : Tour de France 2016 : le classement général
Vous vous êtes emparé du maillot jaune de manière différente cette année. En quoi avez-vous progressé ?
S'il y a bien quelque chose que j'ai fait cette année, c'est montrer à quel point j'avais encore la faim, le désir de gagner cette course. Dans les deux premières semaines, j'ai utilisé chaque opportunité pour attaquer. J'ai attaqué en descente, avec un vent de travers. J'ai fait le contre-le-montre à fond pour être dans cette position. J'ai l'impression de tout donner à cette course qui compte tellement pour moi. Personnellement, je me sens plus prêt pour cette troisième semaine que les années précédentes. Commencer la saison plus tard a aidé, avoir une préparation plus calme pour le Tour aussi.
Vous n'avez pas vraiment été attaqué. Quel adversaire craignez-vous encore ?
La course a été si dure... En réalité, Aru a attaqué, Valverde, Bardet aussi. Le seul qui n'ait pas attaqué, c'est Nairo Quintana, parce qu'il attend encore. Mais les autres ont déjà essayé et ils vont continuer. Une des raisons pour lesquelles il n'y a pas eu d'attaque massive, c'est la forme des autres, parce que le niveau de fatigue était très élevé. Sur ces deux premières semaines, on a roulé à plein gaz. A l'heure actuelle, j'ai presque 3 minutes d'avance sur Quintana (2 min 59, ndlr), pas loin de 2 minutes sur Mollema (1 min 47). Evidemment, j'ai besoin de bonnes raisons pour attaquer. Nous devons penser à tous les efforts consentis. J'ai attendu ces quatre derniers jours, peut-être que d'autres coureurs aussi. L'an dernier, Nairo Quintana a rattrapé beaucoup de temps dans la dernière semaine. Je m'attends à ce qu'il soit l'un de ceux qui vont chercher à nous mettre la pression dans les prochains jours. Nous l'avons toujours vu en forme dans la troisième semaine, je ne vois pas de raison pour que cela soit différent cette année.
Propos recueillis en conférence de presse