La photo-finish a été nécessaire pour donner la victoire mardi, dans la 4e étape du Tour de France, à l'Allemand Marcel Kittel, qui a devancé de moins d'un boyau le Français Bryan Coquard à l'arrivée à Limoges.
Dans un sprint jugé en faux-plat montant, Kittel a enlevé son 9e succès d'étape, aux dépens cette fois de Coquard, de plus en plus près de la victoire (3e lundi à Angers). Troisième sur la ligne au bout des 237,5 kilomètres de la plus longue étape de ce Tour, le Slovaque Peter Sagan a conservé son maillot jaune un jour de plus, à la veille de la première journée dans la moyenne montagne.
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Les autres sprinteurs ont dû se contenter des accessits. Entre autres, le Norvégien Alexander Kristoff (5e), débordé dans les 100 derniers mètres, et le Britannique Mark Cavendish, vainqueur des deux premiers sprints massifs (Utah Beach et Angers) mais seulement 8e à Limoges.
"J'ai perdu mais je fais partie des grands (sprinteurs) maintenant", a déclaré Coquard, surnommé le "Coq", très déçu par sa deuxième place. "J'ai tout donné, je ne pense pas avoir fait d'erreur, Kittel était le plus fort", a ajouté le jeune Français (24 ans). "Je n'ai jamais été si proche de la victoire, mais ce n'est toujours pas gagné".
Kittel, absent l'an passé, a renoué avec le podium sur le Tour. L'Allemand, qui est âgé de 28 ans, a remporté son 11e succès de la saison. Au contraire de la veille, le rythme a été soutenu au long de l'étape.
L'échappée du jour a réuni quatre solides rouleurs, l'Allemand Andreas Schillinger et l'Espagnol Markel Irizar, deux coureurs d'expérience, le Français Alexis Gougeard et le Belge Oliver Naesen, deux beaux espoirs. Le peloton a laissé une marge maximale à peine supérieure à 6 minutes au quatuor. Il s'est rapproché à moins de deux minutes, à 90 kilomètres de l'arrivée, avant de relâcher la pression pour stabiliser l'écart. Sous le soleil du Limousin, la jonction a été opérée à 7 kilomètres de la ligne.
Les premiers cols mercredi
Les poursuivants, longtemps emmenés par Thomas Voeckler, transformé en équipier pour Coquard, n'ont laissé aucune chance aux attaquants. Les candidats au podium sont restés à l'abri dans le peloton, à la veille de franchir les premiers cols et passer ainsi pour la première fois depuis le départ sur le petit plateau.
"C'est une mise en bouche", prévient Romain Bardet, le "local" de la 5e étape qui arrive au Lioran, dans les monts du Cantal. "Il n'y a rien de comparable avec ce qui nous attend dans les Pyrénées et les Alpes", explique l'Auvergnat, 6e de l'épreuve voici deux ans (et 9e en 2015). "Mais ça figure en début de Tour et les routes sont souvent tortueuses, avec très peu de visiblité, un enchaînement de petites côtes au revêtement parfois un peu hasardeux, donc c'est assez piégeux".
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Dans sa "région de coeur", Bardet désigne Julian Alaphilippe, deuxième du classement général (à 12 secondes du maillot jaune), pour favori: "Le vainqueur sera un coureur capable de bien monter et descendre, et aussi d'avoir le punch nécessaire." Sagan peut-il garder son maillot jaune sur ce terrain type de moyenne montagne? "Il peut passer... s'il est dans un très bon jour", répond le Français. "Mais ça reste ouvert".