Le Britannique Mark Cavendish s'est adjugé lundi à Angers la 3e étape du Tour de France, d'un boyau devant l'Allemand André Greipel, pour signer son 28e succès dans la Grande Boucle.
Sur la ligne d'arrivée, Greipel a levé le bras gauche puis s'est ravisé, conscient que l'écart infime entre les deux premiers nécessitait l'examen approfondi de la photo-finish. Le champion d'Allemagne, de fait, a été remonté in-extremis par Cavendish, déjà le plus rapide samedi à Utah Beach pour honorer son nouveau maillot de l'équipe Dimension Data.
Ce 28e sprint gagnant propulse le Britannique, qui est âgé de 31 ans, au deuxième rang des vainqueurs d'étape, à égalité avec le quintuple vainqueur de l'épreuve Bernard Hinault (28). Seul, la légende belge Eddy Merckx a fait mieux, avec 34 étapes à son palmarès.
Bryan Coquard à la troisième place
Le duel entre Cavendish et Greipel, deux anciens coéquipiers qui ont appris à se respecter au fil des années, a rejeté en partie dans l'ombre la troisième place de Bryan Coquard. Dans ce sprint majeur, le jeune Français (24 ans) a fait mieux que le porteur du maillot jaune et champion du monde en titre, le Slovaque Peter Sagan (4e). Le final sous tension a éclipsé les longues heures qui l'ont précédé, une partie de campagne pour le peloton sous un ciel redevenu clément.
Derrière Armindo Fonseca, seul en tête dès la sortie du port de Granville, les coureurs ont profité de la traversée du bocage pour pédaler tranquillement, deviser et sourire. Renouer avec la tradition lointaine du Tour, les images des fenaisons, des parasols et des tables de camping, à l'époque où Raymond Poulidor (80 ans), qui sera fêté bientôt dans le Limousin, pédalait encore sur les routes. "On retrouve aujourd'hui un Tour de France comme on l'a connu dans le passé: on roule tranquille, on s'arrête faire la bise aux amis, aux parents. Les gens sont heureux", s'est félicité Marc Madiot, le manager de la FDJ, tout content de pouvoir s'attarder dans sa bourgade de Rénazé (Mayenne).
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A la moyenne historiquement basse de... 33,6 km/h (dans les quatre premières heures), Fonseca, un des "régionaux" du parcours, a ouvert la course. Il a attendu ensuite Thomas Voeckler, qui était parti en chasse malgré les longues lignes droites qui auraient pu décourager la tentative. Le duo, formé à 82 kilomètres de l'arrivée, a provoqué enfin la réaction du peloton qui s'est étiré sous la conduite des équipiers de Sagan, Kittel et Greipel. L'écart s'est stabilisé à une quarantaine de secondes jusqu'à l'approche d'Angers.
Sagan conserve le maillot jaune
A 37 ans, Voeckler a gardé intact son tempérament offensif qui lui avait permis de s'emparer du maillot jaune dans le Tour 2004. Une fois encore, l'ancien champion de France a tiré la langue pour s'efforcer de résister, avec Fonseca, au retour du peloton. Mais la jonction a été réalisée à 8 kilomètres du château du roi René, envahie par la foule des grands jours.
Sagan a conservé son maillot jaune pour (au moins) une journée supplémentaire. Mardi, à Limoges, terme de la plus longue étape de cette 103e édition (237,5 km), l'arrivée jugée en faux-plat montant lui sera encore favorable.