Le film «Planète B» avec Adèle Exarchopoulos et Souheila Yacoub arrive en salle ce 25 décembre. Voici ce qu'on en a pensé.
Les amateurs de dystopies bien anxiogènes seront gâtés à Noël avec la sortie en salle de «Planète B», ce 25 décembre.
Un film plutôt inattendu et pour le moins original, même s’il n’est pas sans user de quelques recettes de thrillers SF bien ficelés et qu’on pourrait, à certain égards (pour ceux qui aiment classer à tout prix), placer sur un fil tendu entre «Cube» et «Hunger Games».
Réalisé par Aude Léa Rapin (à qui l’on doit «Les héros ne meurent jamais» avec Adele Haenel), «Planète B» s’avère en tous les cas un film hyper bien conçu. Percutant et divertissant comme un blockbuster, il est également propice à la réflexion, et pour cause, il s’inspire de l’essai culte «Surveiller et Punir : Naissance de la prison», dans lequel Michel Foucault analysait les dérives du monde carcéral dans les sociétés «démocratiques».
Le pitch : «France, 2039. Une nuit, des activistes traqués par l’Etat, disparaissent sans laisser aucune trace. Julia Bombarth (Adele Exarchopoulos) se trouve parmi eux. A son réveil, elle se découvre enfermée dans un monde totalement inconnu : PLANÈTE B».
Tortures physiques et psychologiques
Sans trop en dévoiler, on peut néanmoins préciser ici que cette Planète B ne se réfère pas à une planète alternative où se seraient réfugiés les restes d’une humanité gangrénée par la pollution et la pauvreté (même si ces thèmes traversent aussi le film). Il s'agit en réalité d'une prison virtuelle pour les dissidents politiques à la dictature en place. Un centre pénitencier high tech aux méthodes atroces qui fait vivre un enfer à ses détenus parachutés «dans l’attente de leur procès», leur dit-on. Un endroit à l’allure aussi inoffensive et paradisiaque qu’il peut se montrer cauchemardesque et d'une extrême violence - contraste percutant qu'exploite d'une certaine manière aussi la série «Squid Game».
Le long-métrage est porté par un casting merveilleux, avec en tête d’affiche deux actrices absolument formidables dans la peau d'héroïnes «qui en ont», que sont Adèle Exarchopoulos qu’on ne présente plus, et Souheila Yacoub, actrice en pleine irresistible ascension actuellement à l’affiche des «Femmes au Balcon». Eliane Umuhire, India Hair (Trois Amies), Marc Barbé et Paul Beaurepaire leur donnent notamment la réplique.
En bref, par la qualité de son récit, son action, ses décors, son interprétation… «Planète B» fait une plongée très réussie dans un monde sous ultra-surveillance (où les drones rôdent au dessus de toutes les têtes qui ne veulent pas rentrer dans le rang). Un monde aussi où le virtuel a de manière très angoissante commencé à grignoter le réel. Il fait en tous les cas une nouvelle fois la preuve (car le faudrait-il encore ?) que le cinéma français n’a définitivement plus à rougir face aux productions américaines du genre.