Le Goncourt 2024 vient d'être remis à Kamel Daoud pour son roman «Houris», paru chez Gallimard. Depuis 1903, date de l’attribution de la première récompense, quel gros éditeur a été le plus souvent couronné ?
Dans l’histoire du prix Goncourt, quelques petites maison d’édition ont remporté cette récompense très convoitée, à l’image des éditions José Corti, en 1951 avec «Le rivage des Syrtes», de Julien Gracq, et plus récemment de l’éditeur Philippe Rey, maison indépendante créée en 2002, avec «La plus secrète mémoire des hommes», de Mohamed Mbougar Sarr, couronné l’année dernière. Dernier exemple en date, le Goncourt 2023, attribué à Jean-Baptiste Andrea pour son roman «Veiller sur elle», et paru aux éditions L'Iconoclaste.
Mais depuis 1903, naissance officielle de l'académie Goncourt, les grands gagnants demeurent les mastodontes du secteur. Dans l’histoire du Goncourt, la maison d’édition la plus primée est Gallimard (groupe Madrigall). Au total, cette dernière a obtenu ce prix 40 fois en ajoutant le tout dernier, remporté par Kamel Daoud avec son roman «Houris». On peut citer «L'Anomalie», d’Hervé Le Tellier (2020), «Chanson douce», de Leïla Slimani (2016), ou encore «À l'ombre des jeunes filles en fleurs», de Marcel Proust (1919).
Moins de gros éditeurs depuis les années 2000
Sur la deuxième marche du podium, on retrouve les éditions Grasset (groupe Hachette), récompensées 17 fois. Cette éditeur n’a toutefois plus remporté le Graal des lettres françaises depuis 2005, année du sacre de François Weyergans, pour «Trois jours chez ma mère». Le podium est complété par Albin Michel (12 fois), maison d'édition française encore indépendante. Sur la liste des lauréats figurent notamment Pierre Lemaitre pour «Au revoir là-haut» (2013) et Jacques-Pierre Amette pour «La Maîtresse de Brecht» (2003).
La critique récurrente qui est faite au prix Goncourt est de privilégier les gros éditeurs au détriment des petits. Toutefois, depuis 2000, de plus en plus de maisons peu connues rivalisent avec les grands du secteur, en sachant que pour éviter la connivence des membres du jury avec les grandes maisons d’édition, les jurés ont depuis 2008 l'interdiction d'être salariés dans l'édition.
Pour rappel, le lauréat du fameux prix ne remporte qu'un minuscule chèque de 10 euros mais cette récompense, décernée au début de mois de novembre à Paris au restaurant Drouant, garantit des ventes en centaines de milliers d'exemplaires.