Avec son frère, ils ont détourné 300.000 euros de fonds publics. Cet argent, versé pour son école de cinéma Koutrajmé dont la formation est gratuite, était visé par une enquête pour «blanchiment» et «abus de confiance» depuis 2020. Vendredi, le parquet de Bobigny a rendu son verdict.
Ils ont détournée 300.000 euros de fonds publics déstinés à leur école de cinéma Koutrajmé. Le parquet de Bobigny a jugé la fratrie pour «abus de confiance», et l'a condamnée à deux peines différentes.
Le scénariste Ladj Ly, après avoir obtenu le prix du jury du Festival de Cannes en 2019 pour son film «Les misérables», a initié l’année suivante l’école Koutrajmé, à Montfermeil, et a obtenu un partenariat avec la plate-forme de streaming Netflix, tout en bénéficiant de fonds publics.
En janvier 2021, une perquisition s’est déroulée dans les locaux de La cité des art visuels en Seine-Saint-Denis, l’association montée par le scénariste et son frère, Amadou. Un an plus tôt, Tracfin, les gendarmes de Bercy, avaient suivi des retraits et des transactions d’argent suspects. À ce moment-là, le parquet de Bobigny ouvrait une enquête préliminaire pour «abus de confiance» et «blanchiment», concernant une somme de 300.000 euros.
« Une gestion financière peu rigoureuse »
Le cinéaste a reconnu les accusations, et a ainsi évité le procès pénal. Vendredi, le parquet de Bobigny a jugé «une gestion financière peu rigoureuse», obligeant le principal suspect à verser une amende de 50.000 euros. Son frère, qui était président de la société de production Lyly Films et de l’association, a été condamné à une peine de six mois de prison avec sursis, à 100.000 euros d’amende assortie du sursis, et de cinq ans d’interdiction d’exercer une profession commerciale ou industrielle.
L’argent a été remboursé intégralement par la fratrie Ly entre décembre 2020 et février 2022. Cette somme avait été utilisée pour l’achat d’une maison à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, et le financement de travaux, réalisés dans cette dernière.