En salle depuis le 10 juillet, «Longlegs» suscite un engouement chez les fans de thriller horrifique. Voici une sélection d'œuvres pour ceux qui souhaiteraient continuer à frissonner cet été.
Un été délicieusement horrifique. Alors que «Sans un bruit : jour un» et «Les Voyeurs» ont rencontré un joli succès en salles, «Longlegs» est le dernier à avoir terrorisé les spectateurs. Et même si le long-métrage d'Oz Perkins ne nous a pas totalement convaincu, son atmosphère glaçante reste très recommandable.
Pour les spectateurs qui souhaiteraient poursuivre l'expérience, voici quelques thrillers horrifiques ou fantastiques à découvrir, pour un été de terreur.
La trilogie de Jordan Peele («Get Out», «Us», «Nope»)
Collaborateur artistique de Jordan Peele, le réalisateur de «Longlegs», Oz Perkins, a cité l'auteur de «Get Out», «Us» et «Nope» au générique de fin. Et ce n'est pas un hasard tant leurs œuvres comportent de nombreuses similitudes.
D'abord thrillers sociaux, leur intrigue emprunte peu à peu au surnaturel pour renverser les codes du film policier. En résulte des films conceptuels, noirs, qui ne laissent pas indifférents. On privilégiera d'ailleurs «Nope», plus abouti que les deux précédents.
«Le Sixième sens» de Michael Mann
À ne pas confondre avec «Sixième sens» de M. Night Shyamalan (avec Bruce Willis), ce long-métrage de 1986 est l'œuvre d'un des plus grands cinéastes américains en activité : Michael Mann. Adapté du roman «Dragon Rouge», il narre la traque d'Hannibal Lecter (ici, Lecktor), le célèbre tueur en série cannibale.
Le réalisateur de «Heat» et «Le Dernier des Mohicans» signe un thriller de haute volée sur la traque du mal incarné, avec une approche plus viscérale et austère que «Le Silence des Agneaux», sorti six ans plus tard.
«Cure» de Kiyoshi Kurosawa
Allons cette fois-ci au Japon avec cet œuvre inclassable signé Kiyoshi Kurosawa. Dans «Cure», un inspecteur de police enquête sur une série de meurtres effroyables où les victimes sont retrouvées avec une croix gravée dans le cou. Ses investigations vont le mener vers un vagabond doté de pouvoirs hypnotiques, lui permettant de forcer des gens à commettre des actes criminels.
Très peu adepte du «jumpscare» ou des effets clinquants, Kiyoshi Kurosawa est un cinéaste orienté vers la poésie et la philosophie. Si l'atmosphère de «Cure» est tétanisante, ce n'est pas moins par la grâce de ses cadres et la lenteur de son intrigue que par les atrocités qu'il dépeint. Une œuvre à la fois sensible et terrifiante, où le surnaturel trouve parfaitement sa place. Et l'occasion d'y voir un jeune Kōji Yakusho, lauréat du prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes 2023 pour «Perfect Days» de Wim Wenders.
«Le Voyeur» de Chloe Okuno
Dans ce polar, un jeune couple emménage à Bucarest, lorsque l'époux, d'origine roumaine, y trouve du travail. La mariée (interprétée par Maïka Monroe, également à l'affiche de «Longlegs»), elle, s'ennuie dans son appartement. Jusqu'au jour où elle aperçoit une silhouette dans l'immeuble d'en face, qui semble la regarder sans discontinuer.
Encore un lien direct avec le long-métrage d'Oz Perkins, qui a cité le nom de la réalisatrice, Chloe Ozonu, à la fin de «Longlegs». Sorti en VOD en France, «Le Voyeur» (ou «Watcher» selon les plate-formes) distille un excellent suspens sur sa courte durée de 90 minutes. L'angoisse claustrophobique monte à chaque séquence, jusqu'à exploser dans le final. De quoi regarder ses voisins autrement. Également, à ne pas confondre avec le chef d'œuvre «Le Voyeur» de Michael Powell, à rattraper de toute urgence.
«THE STRANGERS» DE NA HONG-JIN
Retour en Asie et plus précisément en Corée du Sud avec le film choc de Na Hong-Jin, «The Strangers». Les policiers d'un petit village de montagne enquêtent sur une série de meurtres inexpliqués tandis que les habitants sont touchés par une fièvre qui les rend fous à lier. La seule piste mène à un vieil ermite adepte de superstitions et de rites incantatoires.
Le film a choqué la Croisette lors de sa présentation «Hors compétition» en 2016. Et une fois n'est pas coutume, cette réputation était méritée tant «The Strangers» est un long-métrage jusqu'au-boutiste, nihiliste, dépeignant une spirale infernale vers la mort. Sa rythmique, tirée au cordeau, fait accrocher le spectateur à son siège, notamment lors d'un final étouffant. Une expérience folle qui en déroutera plus d'un.