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«Kinds of Kindness» : on a vu le dernier Yórgos Lánthimos avec Emma Stone, et voici ce qu'on en a pensé

Emma Stone collabore une fois de plus avec le réalisateur Yórgos Lánthimos dans le burlesque «Kinds of Kindness». [©Disney]

Un an après le captivant «Pauvres créatures» qui a raflé quatre Oscars sur son passage, le réalisateur grec Yórgos Lánthimos revient en force et propose une œuvre délirante dont lui seul a le secret. Le tout, porté par la comédienne doublement oscarisée Emma Stone, Willem Dafoe, Jesse Plemons et une Margaret Qualley convaincante. Alors que «Kinds of Kindness» sort ce mercredi 26 juin, voici ce qu’on en a pensé.

Un style unique que l’on reconnaît entre mille. Yórgos Lánthimos suit sa recette magique : transporter le spectateur vers un monde à la fois drôle et sombre, pour que ce dernier ressorte de la salle de cinéma dérouté mais prêt à se poser de multiples questions sur l’absurdité humaine. À l’aide d’un casting solide composé notamment de la rayonnante Emma Stone, du magnétique Willem Dafoe et du brillant Jesse Plemons, le long-métrage présente une fresque colorée de l’ordre du burlesque, en prenant soin d’évoquer ce qu’il y a de plus sombre chez l’homme. 

L’histoire, bien que complexe à saisir, n’est en réalité pas une seule entité. Trois récits bien distincts façonnent le film mais un seul casting en tient les ficelles. Les personnages sont en effet bien différents mais le choix des comédiens demeure intact. La première histoire tourne autour d’un homme manipulé tentant de reprendre le contrôle de sa vie. La deuxième est centrée sur un policier cherchant la vérité au sujet de sa femme disparue. La troisième évoque les pouvoirs d’un chef spirituel et les actions d’une disciple bien trop dévouée. L’ensemble des trois offre un long-métrage mémorable. Mais trop en dire pourrait vous gâcher le plaisir.

Jesse Plemons au sommet de son art 

Déjà implanté à Hollywood depuis de nombreuses années, Jesse Plemons s’est souvent retrouvé dans des seconds rôles. Malgré un talent évident («The Power of the Dog», «Killers of the Flower Moon» ou dernièrement «Civil War»), celui-ci n’a jamais eu l’occasion de briller complètement. C’est désormais chose faite. Sous la direction de Yórgos Lánthimos, l’acteur américain maîtrise à la perfection les différentes facettes de ses personnages avec lesquelles il ne fait plus qu’un. Ce qui lui vaudra d’ailleurs le prix d’interprétation au festival de Cannes en mai dernier. Aux côtés d’Emma Stone et de Willem Dafoe, le trio explosif s’entraîne mutuellement dans le monde loufoque et sombre créé par le Grec. 

Et si l’alchimie entre Emma Stone et Willem Dafoe fonctionnait parfaitement dans «Pauvres créatures», les deux comédiens remettent le couvert dans «Kinds of Kindness». L’envie de suivre leurs personnages où qu’ils aillent reste instinctive. Celle que le réalisateur grec considère comme sa muse après trois collaborations («La Favorite», «Pauvres créatures», «Kinds of Kindness») répond une fois de plus présente, et explore en profondeur sa palette de jeu. Si le casting est au rendez-vous, son metteur en scène aussi. Au rythme d’une bande originale concoctée par Jerskin Fendrix, déjà aux commandes pour «Pauvres créatures», le réalisateur de «The Lobster» maîtrise son œuvre. 

Si ce film est loin d’être grand public, il conviendra parfaitement aux amateurs de Yórgos Lánthimos et aux curieux. Les vices de l’être humain et ses répercussions y sont exposés sans crainte. Mais jusqu’où peut-il aller pour parvenir à ses fins ? Le long-métrage en compétition à Cannes y répond à sa manière, et n’hésite pas à remuer l’esprit du spectateur pour mieux l'impacter une fois sorti de la séance de cinéma.

 

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