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«De la propagande» : le film catastrophe «Sous la Seine» choque les scientifiques

«Sous la Seine», de Netflix, a connu un accueil plutôt hostile de la part du public, qui cible des incohérences. [© Sofie Gheysens/Netflix]

Le nouveau film «Sous la Seine», sorti ce mercredi 4 juin sur Netflix avec Bérénice Bejo, et qui met en scène un requin tueur dans les eaux de la Seine, fait bondir les scientifiques. Le scénario rocambolesque du film est pris pour cible.

Un gang requins tueurs dans la Seine. À quelques semaines des Jeux olympiques, Netflix a décidé de sortir un film d’action-horreur. Ce dernier met en scène un requin tueur au beau milieu de la Seine, alors que Paris s’apprête pour la première fois à accueillir les championnats du monde de triathlon sur le fleuve.  

«C’est une honte. Je suis tombé de l’armoire en voyant la bande-annonce», s’est insurgé Nicolas Ziani, expert requins et fondateur du Groupe Phocéen d'Etude des Requins, dans Le Parisien.   

«C’est de l’apocalypse cognitive. C’est quasiment de la fake news. On importe une problématique qui n’a jamais existé dans l’Hexagone», a-t-il pesté.  

«Le dernier “En eaux troubles” mettant en scène Jason Statham est presque plus cohérent», a affirmé le scientifique.  

Un scénario rocambolesque

«Il existe bien sûr des espèces euryhalines comme les requins gris qui se sont adaptés à de l’eau saumâtre, pas tout à fait de l’eau douce, comme dans le Gange, explique l’expert, mais le grand requin blanc est une espèce extrasensible, il ne survivrait pas deux jours dans les eaux de la Seine même sans pollution. Cela n’a rien à voir avec l’exemple récent du beluga.» 

Il dénonce un film qui n’a «aucune crédibilité scientifique», qui «s’entoure d’un message scientifique presque de l’ordre de la propagande».   

Le film met donc en scène un gang de requins mako mené par Lilith, une espèce parthénogenèse (qui n’a pas besoin de mâle pour se reproduire), qui terrorise la ville de Paris alors qu'elle se prépare à accueillir les championnats du monde de triathlon.  

L’intrigue de «Sous la Seine» se déroule donc durant l’été. Sophia, une scientifique renommée, est informée par Mika, une jeune activiste écologiste, de la présence d’un grand requin dans les eaux du fleuve. Confrontées à cette menace, elles s’allient avec Adil, le commandant de la police fluviale, pour empêcher une catastrophe en pleine ville. 

Le public plus que mitigé 

Outre les scientifiques, les internautes aussi se sont interrogés à propos du film, et pas forcément positivement. Celui-ci recueille ce jeudi, un peu plus de 24h après sa sortie, la note de 1,9/5 par les spectateurs sur le site «allociné».  

Beaucoup qualifient le scénario de mal pensé et mal exécuté. Certains dialogues sont jugés ennuyeux et vulgaires. Le rythme du film empêche aussi la plupart des spectateurs de s'attacher aux personnages. L’histoire est jugée invraisemblable, avec des éléments de science-fiction exagérés, comme un requin mutant géant se reproduisant par parthénogenèse et chassant en bande dans la Seine.  

Ce film, qui peut faire peur à quelques semaines seulement des Jeux olympiques, doit être pris comme une fiction et non un documentaire, rappelle, Eric Clua, spécialiste des requins à France Info.  

«Les gens continuent à penser que les requins sont potentiellement dangereux pour l'homme, alors que quand on regarde les chiffres, c'est absolument ridicule. Dans une année en moyenne, il y a 100 morsures de requins sur l'homme et entre cinq et dix seulement sont mortelles».  

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