Les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett – connus pour avoir relancer «Scream» au cinéma – proposent une réécriture (très) moderne du mythe de la fille de Dracula avec «Abigail», un film d’horreur porté par Melissa Barrera et Dan Stevens, désormais sur les écrans.
Les rois de l’hémoglobine. Après avoir ressuscité la saga «Scream» sur grand écran, voilà que Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett s’attaquent à un autre mythe en s’inspirant de «La fille de Dracula, réalisé par Lambert Hillyer en 1936, avec leur nouveau film «Abigail», en salles ce mercredi. S’il ne s’agit aucunement d’une adaptation directe, les réalisateurs en proposent une réécriture très moderne avec un scénario plutôt efficace.
L’histoire suit un groupe de six criminels engagés pour mener l’enlèvement d’une fillette de 12 ans à sa sortie d'un cours de ballet. Le point de rendez-vous a été fixé par un homme prénommé Lambert, qui promet une récompense de plusieurs millions de dollars aux kidnappeurs. Tout ce qu’ils doivent faire désormais, c’est attendre 24 heures dans le vieux manoir qui leur sert de planque, pendant que le commanditaire négocie une juteuse rançon auprès du père de la fillette.
Les membres du groupe ont toutefois interdiction de révéler leur véritable identité, que ce soit entre eux, ou auprès de la fillette apeurée. L’ambiance change radicalement quand un membre du groupe comprend que celle-ci est la progéniture de Kristof Lazar, un magnat de la pègre dont le pouvoir et l’influence vont bien au-delà de ce quiconque peut imaginer. Et dont ils savent qu’il n’acceptera jamais de céder à un tel marchandage. Comment et pourquoi se sont-ils retrouvés dans cette situation ? La vérité risque de ne pas leur plaire.
Le gore, c’est leur affaire
«Abigail» marque le retour de la paire Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett au cinéma depuis «Scream 6» et le succès colossal qui avait accompagné le film. Et forcément, il y a le risque de voir les attentes du public se placer à un niveau largement déraisonnable. On va le dire tout de suite : il ne s’agit pas du film d’horreur de l’année, du tout. Ce long métrage n’en reste pas moins un excellent divertissement qui ravira les fans de gore.
La jeune Alisha Weir est absolument bluffante dans le rôle de la fillette de 12 ans, parfaitement épaulée par Melissa Barrera, qui ne semble jamais autant à son aise qu’en barbotant dans une mare de sang. Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett tentent d’allier l’horreur à l’humour, avec des répliques assez bien senties. Toutes ne font pas mouche, mais on ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire pour certaines d’entre elles.
La qualité du casting est un vrai point positif, avec Dan Stevens, Giancarlo Esposito, Kathryn Newton, Kevin Durand, William Catlett, mais aussi le regretté Angus Cloud, acteur révélé dans la série «Euphoria», décédé d’une overdose en juillet dernier. «Abigail» ne révolutionne pas le genre, loin de là, mais sait rester divertissant. On pourra toutefois regretter certaines morts bâclées, une mythologie mal expliquée, et une musique du «Lac des cygnes» un peu trop présente.