Présenté ce samedi 18 mai en compétition officielle de cette 77e édition du Festival de Cannes, «Emilia Pérez» de Jacques Audiard se présente comme un des coups de cœur de cette quinzaine, avec l’histoire incroyable d’un narco-trafiquant qui rêve de devenir une femme.
Coup de cœur absolu. Récompensé de la Palme d’or en 2015 pour «Dheepan», et lauréat du Grand Prix pour «Un Prophète» en 2009, Jacques Audiard revient sur la Croisette avec «Emilia Pérez», un film dans lequel le réalisateur dirige l’actrice Zoe Saldana, la chanteuse Selena Gomez, la comédienne espagnole transgenre Karla Sofía Gascón – qui incarne Emilia Pérez – ainsi que l'acteur Edgar Ramirèz.
L’histoire suit Rita, une avocate surqualifiée et surexploitée au service d’un gros cabinet corrompu et surtout enclin à blanchir des criminels. Jusqu’au jour où une opportunité inespérée s’ouvre à elle en aidant le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires, et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années : devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.
Audacieux et merveilleux
La projection du film a rencontré un large succès auprès du public présent dans la salle du Palais des festivals et des congrès de Cannes. Et pour cause. «Emilia Pérez» est un feu d'artifice d'audaces, de sentiments mêlés, de chorégraphie et de chansons mélodieuses - composées par la chanteuse Camille et son compagnon Clément Ducol - bref, une merveille.
C’est comme si Pedro Almodovar avait réussi à croiser Martin Scorsese et Jacques Demy. C'est fort et crépusculaire comme une tragédie grecque, léger et ludique comme une comédie musicale. Généreux, romanesque et éminemment touchant. On n'a rarement vu ça au cinéma. Ça virevolte et ça s'envole vers des sommets. Le genre de film qu'on rêverait de revoir comme si c'était la première fois !