Après avoir été sacré révélation masculine aux César 2024 pour «Chien de la casse», l'acteur isérois Raphael Quenard est de retour sur grand écran dans «Les trois fantastiques», un drame saisissant signé Michael Dicheter, qui sort au cinéma aujourd'hui.
Grandir trop vite. Étoile montante du cinéma français, Raphael Quenard est à l’affiche du film «Les trois fantastiques», le premier long-métrage de Michael Dicheter, qui s’inspire ici de l’histoire et de l’univers de son court-métrage «Pollux» (2018). Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le jeune cinéaste fait une entrée réussie dans la cour des grands. Au cinéma ce mercredi 15 mai, ce film percutant et émouvant suit l'histoire de Max (Diego Murgia), Tom (Jean Devie) et Vivian (Benjamin Tellier), trois adolescents inséparables qui vivent un début d’été mouvementé.
«Pollux», la dernière usine de leur petite ville des Ardennes ferme ses portes, laissant de nombreuses personnes sans emploi. Pendant ce temps, Tom, le plus petit, se fait harceler au collège et le grand frère de Max, campé par l’acteur isérois, sort enfin de prison. L’argent manque, mais pas question de passer à côté de leurs rêves et de leurs colonies de vacances. Sur leur vélo, les jeunes héros, tous issus de classes sociales différentes, vont alors tenter de s’entraider et de s’en sortir, d’abord en vendant des cookies, puis en enchaînant les larcins, mettant parfois la vie d'autrui en danger.
un Raphael Quenard sombre et violent
Peu à peu, les problèmes des petits vont se mêler à ceux des grands, et précipiter leur chute, tant les enjeux sont nombreux. C’est déjà la fin de l’enfance et de l'innocence. Au départ, le film est lumineux et chaleureux, puis il devient de plus en plus troublant, sombre et violent, comme Raphael Quenard, qui parvient à nous glacer le sang, tantôt muni d’une barre de fer, d’un pistolet ou d’un grand couteau.
À mi-chemin entre le teen movie, le thriller et la chronique sociale, «Les Trois fantastiques» est un film sur la nostalgie, l’adolescence, le harcèlement, la loyauté, mais surtout l’abandon. Il met en scène une ville minée par la désindustrialisation, un frère absent, des habitants qui baissent les bras, une mère (Emmanuel Bercot) qui ne s’occupe plus de ses fils… Le tout, avec beaucoup de justesse. Porté par des acteurs au jeu impeccable, le film s’achève sur scène particulièrement puissante, qui symbolise la fin d’une époque et ne laisse pas indemne.