Alors que le dernier épisode de «La Fièvre» est sorti lundi soir sur Canal+, le diffuseur a annoncé ce mardi une saison 2, mêlée avec les personnages de la série à succès «Baron noir». Pour cette suite, Eric Benzekri et Ziad Doueiri seront encore à la baguette.
S'imprégner du conflit social pour écrire une série. Après le succès de «Baron noir», sorti en 2016, Eric Benzekri est revenu en force avec «La Fièvre», un mélange de politique et de gestion de crise de la société, dont le dernier épisode est sorti lundi soir sur Canal+. Pour écrire la série, le scénariste s’est imprégné pendant trois ans de l’actualité et des réseaux sociaux. «Je travaille de façon artisanale. À partir des mots que je chope dans le débat public, je construis des trajectoires de personnages», a-t-il expliqué devant la presse en février dernier.
Et ce mardi, alors que le dernier épisode a été diffusé lundi sur Canal+, le diffuseur a annoncé une saison 2. Celle-ci va mêler les personnages des séries «Baron noir» et «La Fièvre» dans une suite commune, avec toujours Eric Benzekri et Ziad Doueiri à la baguette. Pour le moment, aucune date n'a été donnée.
Visionnaire ?
Dans la saison 1 de «La Fièvre», le spectateur est directement mis dans le bain. Dès les premières minutes, un incident survient entre un joueur de football noir, Fodé Thiam, et son entraîneur blanc. Lors d’une cérémonie de remise de trophées, le sportif donne un coup de tête à son coach en le traitant de «sale toubab» («blanc» en wolof). Lors de la saison 1, l’auteur de la série met en scène la communication de crise qui s’ensuit avec une conseillère en communication et une influenceuse d’extrême droite qui se disputent l’opinion.
Même si la série s’inspire du réel, le scénariste précise bien qu’elle reste une fiction. Pourtant, des faits d’actualité ont donné l’impression que la réalité pouvait rattraper la série, comme la mort du jeune Thomas à Crépol en novembre dernier lors d’un bal de village. Ce drame avait alors galvanisé l’ultradroite. Avec «Baron noir», Eric Benzekri avait anticipé le dépassement du clivage gauche-droite et certaines séquences de campagne présidentielle. C’est pourquoi, pour «La Fièvre», la question se pose : le scénariste prédit-il l’avenir ? «Je ne suis pas un oracle, je ne prévois rien. J'essaie de bien comprendre le réel, donc il y a de l'air du temps mais ce que je montre existe», assure le scénariste qui s’est imprégné des analyses des essayistes Giuliano Da Empoli, Raphaël Llorca ou Chloé Morin.
Ex-collaborateur de Julien Dray et de Jean-Luc Mélenchon, cet ancien militant socialiste, qui a passé la première moitié de sa vie professionnelle à écrire des discours, espère susciter «le débat» et entend «faire passer un petit message : le collectif devrait être plus fort».