La pièce de théâtre «Un Tramway nommé désir» de Tennessee Williams, fait son grand retour sur la scène des Bouffes Parisiens jusqu'au 28 avril, porté par Cristiana Reali, avant une tournée l'an prochain.
Le retour d'une oeuvre historique. Treize ans après son entrée au répertoire de la Comédie-Française, «Un Tramway nommé désir», pièce culte de Tennessee Williams, fait de nouveau escale à Paris sur la scène des Bouffes Parisiens jusqu'au 28 avril, porté par Cristiana Reali, avant une tournée l'an prochain.
«Tennessee Williams est l'un de mes auteurs préférés car ses personnages féminins sont toujours formidables. Il y a longtemps que je voulais jouer ‘Un Tramway' mais on m'a souvent reproché d'être trop jeune. J'ai compris qu'il fallait avoir l'expérience de la vie et du jeu. C'est enfin le bon moment !», se réjouit Cristiana Reali, bientôt 59 ans, auprès de l'AFP.
«J'aime les personnages puissants. Je n'ai pas envie de jouer dans des histoires bavardes de couple. Blessée par la vie, Blanche est une héritière qui a tout perdu. Elle va retrouver sa sœur comme seule issue pour ne pas sombrer», souligne la comédienne, formée au Cours Florent, où elle a rencontré Francis Huster, dont elle a intégré la troupe et qui a été son compagnon.
Une pièce datant de 1947
Créée à New York en 1947, cette pièce entre thriller psychologique et drame oppressant met en scène deux sœurs que tout oppose sur fond de folie. Après Caroline Cellier, Isabelle Huppert ou Anne Kessler, sociétaire de la Comédie-Française, Cristiana Reali reprend à son tour le rôle de Blanche, abimée par les épreuves, qui s'installe un beau matin chez sa petite sœur Stella (Alysson Paradis).
Lionel Abelanski et Nicolas Avinée sont également dans la distribution de ce huis-clos mis en scène par Pauline Susini, qui a déjà dirigé Cristiana Reali dans «Simone Veil, les combats d'une effrontée» au Théâtre Antoine, à Paris, il y a deux ans.
Dans un décor unique qui évolue selon l'état mental de la sœur aînée, tandis que les comédiens sont sur le plateau éclairé par une lumière blafarde dès l'arrivée des spectateurs, Pauline Susini signe une mise en scène très rythmée, avec un regard nouveau sur ce classique de la littérature américaine, en résonance avec l'époque actuelle : le combat contre les violences faites aux femmes, l'emprise dans le couple, les inégalités sociales, la solitude et la peur de vieillir.
«Un Tramway nommé désir» a valu à Tennessee Williams le prix Pulitzer de l’œuvre théâtrale en 1948. En 1955, l'écrivain et dramaturge américain a renouvelé l'exploit avec «La Chatte sur un toit brûlant».
Régulièrement jouée en France depuis 1949, la pièce a été la première œuvre du dramaturge américain portée à l'écran par Elia Kazan, avec Vivien Leigh et Marlon Brando, en 1951. Le film a été récompensé par quatre Oscars.