Avec un budget avoisinant les 200 millions de dollars et une pluie de stars, Dua Lipa et Henry Cavill en tête, «Argylle» débarque au cinéma ce mercredi. Mais que vaut cette comédie d'espionnage qui promettait d'être explosive ?
Déjà aux commandes de «Kick-Ass» et de la saga «Kingsman», Matthew Vaughn sort l’artillerie lourde pour «Argylle», une comédie d’espionnage bourrée d’action et d’humour en salles ce mercredi 31 janvier. Un long-métrage très attendu, doté d’un casting 5 étoiles qui va en mettre plein la vue : Henry Cavill, Dua Lipa, Bryce Dallas Howard, Sam Rockwell, Bryan Cranston, John Cena, Samuel L. Jackson, et même Chip, alias Alfie, le chat du cinéaste britannique et de son épouse, la mannequin Claudia Schiffer, dont les coups de griffe se montreront redoutables.
Cette petite boule de poils, Elly Conway, l’héroïne du film que l’on va suivre pendant 2h20, en est complètement folle et ne s’en sépare jamais. Surtout quand cette auteure de thrillers d’espionnage plutôt pantouflarde - telle une Bridget Jones en pleine rupture - opte pour des soirées d’écriture au coin du feu, plaid sur les genoux, une tassé de thé bien chaud non loin de l'ordinateur.
À la frontière entre la fiction et la réalité
Mais celle qui n’est donc pas casse-cou pour un sou va se retrouver embarquer dans des aventures rocambolesques le jour où la fiction contenue dans ses livres rejoint la réalité. Sous ses yeux ébahis, le héros de ses ouvrages, Argylle (souvent risible avec sa coupe à la brosse à faire pâlir de jalousie tous les ados amateurs de gomina), semble soudainement bel et bien réel. Toujours avec son fidèle Alfie, coincé dans un sac à dos à hublot, et épaulée par Aidan, un drôle d'espion allergique aux chats, Elly Conway va devoir échapper à un réseau de tueurs international, et se transformer en une guerrière féline sur glace, dans les airs ou dans des scènes musclées au milieu de fumigènes colorés.
Multipliant les mises en abyme, ce grand divertissement au style «comics» qui parodie les films d’action des années 1980, est porté par une bande-originale efficace avec du Barry White en guise d’ouverture et le titre posthume des Beatles, «Now and Then», en accompagnement. Malgré tous les efforts fournis par le cinéaste, «Argylle» désarçonne parfois tant les intrigues (trop nombreuses) s’entremêlent à un rythme effréné aux quatre coins de la planète, de la Grèce aux Etats-Unis en passant par la France et l’Angleterre. Les effets numériques souvent inachevés déçoivent également.
Reste qu’il est plaisant de voir cette belle brochette d’acteurs s’amuser comme des enfants à jouer aux gentils et aux méchants - y compris Dua Lipa qui n’apparaît qu’une dizaine de minutes à l’écran -, et de voir la virilité des espions quelque peu égratignée face à une Wonder Woman irrésistible.