À Manhattan, dans la ville de New-York, la Trump Tower est le domicile de l’ancien président des États-Unis. Mais le colosse pourrait échapper à son propriétaire, car ce dernier a de nombreuses affaires à régler avec la justice.
Au 725, 5th avenue, du quartier de Manhattan dans la ville de New-York, un building très intimidant ne passe pas inaperçu. Les cinq lettres vissées sur sa façade ne laissent pas de doute sur le nom de son propriétaire. Si ce dernier est toujours résident de la Trump Tower, cela ne devrait plus durer longtemps. Donald Trump, l’ancien président du pays, risque de perdre son bâtiment chéri. En effet, il doit répondre de 91 chefs d’accusations et est le centre de quatre affaires pénales devant la justice. Sa Trump Tower pourrait lui être confisquée.
Au-delà des nombreuses affaires judiciaires dans lesquelles il est impliqué, c’est une accusation de la procureure de New-York Letitia James qui risque de faire perdre la Trump Tower à son propriétaire. Elle a révélé que Donald Trump et ses collaborateurs auraient simulé une fortune de plus de 2 milliards de dollars pour obtenir des prêts bancaires et des ristournes d’assureurs. Un seul procès le rattache encore à la tour, dont il vante l’escalator comme «le plus connu au monde».
C’est il y a 40 ans, à quelques jours près, que la Trump Tower ouvrait ses portes. Haute de 58 étages, elle était à l’origine appelée Bonwit Teller, l’un des plus beaux bâtiments de New-York. Mais lorsque Donald Trump a racheté le building, il y a lancé tout une série de travaux. Et malgré l'accord passé avec le Metropolitan Museum of Art pour récupérer les bas-reliefs Art déco du bâtiment, sur lesquels étaient représentés des scènes de danse, le magnat a tout de même démoli la totalité de l’immeuble, comme si son accord avec le musée new-yorkais n’existait pas.
Une tour marquée par l’excentricité de son propriétaire
John Baron, porte-parole du milliardaire, a affirmé que des «expertises indépendantes» avaient jugé que «les bas-reliefs en question n’avaient aucune valeur artistique», a relayé le New York Times en juin 1980. Cependant, les journalistes du quotidien ont révélé que ce John Baron n’avait jamais existé et que c’était un pseudonyme utilisé par Donald Trump. «Personne ne s’intéressait à ces bas-reliefs avant que je ne les fasse sauter», explique l’homme d’affaires à chaque fois que cette affaire est remise sur le tapis dans les médias.
La seule obsession de l’ancien président des États-Unis était que sa tour soit la plus haute du quartier. Si l’architecte Der Scutt avait affirmé au milliardaire que ce n’était pas possible, le personnage central de la télé-réalité «The Apprentice» a trouvé un stratégème pour atteindre son objectif. Il a inscrit le premier étage d’habitation de l’immeuble comme étant le «30e étage», sur les ascenceurs, mais aussi dans son esprit. Le dernier étage est donc devenu le 68e étage, alors que la Trump Tower n’en compte réellement que 58…
Steven Spielberg, Hillary Clinton, Michael Jackson, Bruce Willis… De nombreuses personnalités auraient été résidentes de la Trump Tower, selon son propriétaire. Peu avant l’ouverture, Donald Trump avait même affirmé que Lady Diana et le prince Charles avaient un appartement dans le bâtiment… Ce que le couple royal s'était empressé de démentir. «La vente qui n’a jamais eu lieu est celle qui a le plus aidé la Trump Tower», affirmait le milliardaire dans son livre «The Art of the Deal», publié en 1987.
La trump tower désertée
Au fur et à mesure que les années ont passées, les supposées stars planétaires ont été évincées par des escrocs et criminels. Le dictateur haïtien Jean-Claude Duvalier y a acheté un appartement en 1986 en payant avec de l’argent public.
Joseph Weichselbaum, cadre d’une société d’hélicoptères, a eu l’occasion d’obtenir un appartement dans la Trump Tower après avoir été accusé de trafic de drogue. Pendant le procès de son ami, Donald Trump a même écrit au juge en attestant de la probité du propriétaire de la société d’hélicoptères, sans succès. À sa sortie de prison, Joseph Weichselbaum a tout de même emménagé au sein du building controversé.
Depuis 2015, la Trump Tower a été abandonnée. Les personnalités ont fui et les boutiques de luxe ont disparu. Reste uniquement la boutique officielle de l’ancien président des États-Unis. Les casquettes rouges marquées du slogan «Make America Great Again» jonchent les vitrines du bâtiment, en plus des t-shirts imprimés de la photo d’identité judiciaire du milliardaire. En véritable nostalgique, l'établissement ressemble à un vieillard qui refuse de tirer un trait sur son passé.