Le cinéaste finlandais Aki Kaurismäki a créé l’événement au dernier Festival de Cannes avec son film «Les feuilles mortes», récompensé du prix du jury. Ce mélodrame sort ce mercredi au cinéma.
Une romance entre deux solitaires bouleversante. Auréolé du prix du jury au Festival de Cannes en mai dernier, «Les feuilles mortes», qui sort en salles ce mercredi, relate la rencontre improbable entre Ansa, une caissière de supermarché licenciée pour le vol d'un sandwich, et Holappa, un homme alcoolique. Mais la vie malmène ces amants. Incarnées par Alma Pöysti et Jussi Vatanen, ces âmes esseulées issues de la classe ouvrière finlandaise peinent en effet à se retrouver réellement.
Ce mélodrame d’une durée (très courte par rapport aux blockbusters hollywoodiens) d’une heure et vingt-et-une minutes, est réalisé par le Finlandais Aki Kaurismäki, expert en spleen et humour décalé. L’auteur du «Havre» et de «L’homme sans passé» a misé sur une mise en scène épurée, un sens du décalage, et a réduit l’intrigue à l’essentiel. Il évoque aussi la guerre en Ukraine qui s’est invitée dans la vie des Finlandais (le pays partage une frontière avec la Russie, ndlr), en filmant les protagonistes écoutant les nouvelles du front à la radio.
Film mélancolique, qui parle de solitude, d'alcoolisme et de difficulté à vivre, «Les Feuilles mortes» fait mentir les sondages, affirmant que la Finlande est un des pays les plus heureux au monde. Il se double également d'un hommage malicieux au 7e art, entre le Charlie Chaplin des «Lumières de la ville», le film de zombies «The Dead don't die» de Jim Jarmusch, et les affiches du «Mépris», de «Rocco et ses frères» et «Brève rencontre» qui parsèment le long-métrage.