Alors que la série «Painkiller» revient sur les causes et les conséquences de la crise des opioïdes aux États-Unis, qui a fait des centaines de milliers de morts par overdose depuis la fin des années 1990, qu’est-ce que l’Oxycodone, ce médicament générique au cœur de la série ?
Un puissant antidouleur addictif. Vivement pointé du doigt dans la série «Painkiller» sur Netflix, l’oxycodone est un antalgique, délivré sur ordonnance, appartenant à la famille des opioïdes. Utilisé dans le traitement de douleurs intenses, cancéreuses ou post-opératoires, son action est similaire à celle de la morphine, selon Vidal.fr, site de référence des produits de santé.
Sauf que l'oxycodone apparaîtrait plus addictif que d'autres analgésiques comme la morphine ou la codéine. «Dérivé de synthèse d’un alcaloïde naturellement présent dans l’opium, c’est un médicament stupéfiant, plus puissant que la codéine et avec un risque de dépendance également plus important», note ainsi le site AddictAide.
Une substance au centre de la crise des opioïdes
Une dépendance sur laquelle revient notamment la série «Painkiller». S'inspirant de faits réels, elle raconte comment, dans les années 1990, le laboratoire américain PurDue Pharma a développé puis commercialisé, s'appuyant sur des méthodes marketing douteuses, l'OxyContin, un médicament à base de la molécule d'oxycodone, à l'origine de nombreuses addictions et de la crise sanitaire dite des opioïdes, qui frappe les Etats-Unis depuis maintenant près de 20 ans. Pour mémoire, outre-Atlantique, la consommation d'opioïdes, que ce soit sous forme médicamenteuse ou détournée, à l'instar des drogues de synthèse comme le Fentanyl, a explosé, au point de devenir un véritable fléau, qui a provoqué environ 600.000 morts par overdose.
Alors que les prescriptions d'oxycodone sont en hausse en France, la Société française de pharmacologie (SFPT) a d'ailleurs alerté, en mai dernier, sur les risques de cette substance, rapportait à l’époque l’AFP. Evoquant le profil addictogène de l'oxycodone, la SFPT a notamment rapellé qu'il avait été le «premier médicament au centre de la crise des opioïdes aux États-Unis».
Dans l'Hexagone, «son implication dans les décès toxiques par antalgiques a quadruplé entre 2013 et 2017, en particulier dans des contextes accidentels potentiellement évitables dus à la méconnaissance du produit («échanges de médicaments pour dormir» chez patient naïf), ou dans un contexte festif», précisait la SFPT sur son site.
En 2019, 23 décès toxiques par antalgiques impliquant l'oxycodone ont été recensés en France.