Plus de quarante ans après la découverte du virus du sida, les infections et décès sont à la baisse. Pour la journée mondiale de lutte dédiée, ce dimanche, les experts rappellent toutefois que la situation mondiale reste nuancée d'une région à l'autre.
La fin de l'épidémie de sida reste lointaine, mais la lutte contre la maladie progresse. En cette journée mondiale de lutte contre le sida, ce dimanche 1er décembre, l'heure est au bilan plus de quarante ans après la découverte du virus.
L'infection désormais évitable
Les traitements préventifs, dits PrEP, pour prophylaxie pré-exposition, sont devenus un outil crucial dans la lutte contre le sida. Ils sont prescrits aux personnes qui ont des comportements jugés à risque, avant qu'elles ne soient infectées, et sont efficaces pour éviter la contamination.
Aujourd'hui les experts du VIH militent donc pour que l'usage de la PrEP, pour l'heure réservé aux hommes ayant des relations avec d'autres hommes, soit élargi à d'autres profils.
Les traitements réservés aux personnes déjà infectées ont également été améliorés, aussi bien en termes d'efficacité que de praticité, puisqu'ils n'ont plus besoin d'être pris aussi fréquemment qu'avant.
Des chiffres au plus bas en 2023
Le bilan annuel publié mardi 2 novembre par Onusida montre que les infections au virus de l'immunodéficience humaine (VIH) ont connu leur plus bas niveau historique en 2023, comprises entre un et 1,7 million.
Les décès sont nettement passés sous le seuil du million par an, chutant d'environ 40%. Ils sont, le plus souvent, provoqués par des maladies opportunistes quand le sida se déclare au dernier stade de l'infection.
Pourtant, l'objectif formulé par l'ONU, qui voudrait quasiment éradiquer l'épidémie d'ici à 2030, est pour l'heure hors de portée.
En effet, si une franche amélioration a été observée en Afrique subsaharienne, région du monde la plus exposée à l'épidémie, les infections repartent toutefois à la hausse ailleurs : en Europe de l'Est ou au Moyen-Orient notamment.
Des barrières financières et culturelles
La situation reste nuancée au niveau mondial, notamment parce que le coût des médicaments est encore un problème dans les pays pauvres.
Les chiffres de l'Onusida montrent qu'une dizaine de million de patients infectés ne disposent pas de traitement antirétroviral. Cela représente environ un quart des malades.
Cet écueil ne sera sans doute pas réglé dans l'immédiat puisque, récemment, un nouveau traitement proposé par le laboratoire Gilead, le Ienacapavir, a fait polémique. Promettant une efficacité sans précédent, il affiche néanmoins un prix astronomique, à 40.000 dollars (environ 38.000 euros) par personne et par an.
Sous la pression, Gilead a promis de permettre une production à coût réduit par des laboratoires génériques, à destination des pays les plus pauvres.
Mais l'argent n'est pas le seul obstacle puisque la prévention et le dépistage sont encore difficiles dans certaines régions du monde. En Afrique notamment, l'homosexualité reste inacceptable dans certains pays et la prise d'un traitement préventif peut être source de stigmatisation.
Pour pouvoir traiter efficacement les personnes à risque, il faut qu'elles puissent elles-mêmes s'identifier comme telles. Dans le cas contraire, elles sont bien souvent dépistées à un stade avancé, ce qui rend leur traitement plus difficile et amoindrie leur chance de vivre une vie normale.
La recherche continue
Peu probante pour l'heure, la recherche sur les vaccins est toujours d'actualité, même si les traitements préventifs se montrent efficaces et constituent presque un équivalent.
Des greffes de cellules souches ont également été tentées ces dernières années et ont mené à quelques cas de rémission, moins de dix au total. Ces opérations restent toutefois risquées et ne peuvent être réalisées que dans des cas très particuliers.