Dans le cadre de l’exposition «Kemet», une photo de Beyoncé en reine Néfertiti est présentée au musée national des Antiquités de Leyde, aux Pays-Bas. Un portrait qui suscite la controverse en Égypte.
Aux Pays-Bas, le musée national des Antiquités de Leyde fait résonner la musique hip-hop aux côtés de sarcophages et de statues dans le cadre de l’exposition «Kemet» qui vise, selon les organisateurs, à montrer l'influence de l'Égypte ancienne sur des artistes aux racines africaines.
Dutch exhibit with Beyonce as Queen Nefertiti raises tempers in Egypt.
Hip-hop blares out next to sarcophagi and statues, in what Rijksmuseum van Oudheden curators say is an attempt to show the influence of ancient Egypt on black musicianshttps://t.co/Q8MDWKlhAW pic.twitter.com/rgdPuJrFFD— AFP News Agency (@AFP) July 21, 2023
Parmi les œuvres présentées, une photo de la chanteuse Beyoncé en reine Néfertiti, non loin d’une vidéo de Rihanna dansant devant des pyramides. Ce portrait provoque depuis plusieurs jours l'ire de l'Égypte, qui aurait interdit aux archéologues du musée néerlandais d'excaver un site clé.
Le service égyptien des antiquités a déclaré que le musée «falsifiait l'histoire» avec son approche «afro-centrique» et dénoncé l'appropriation de la culture égyptienne, selon les médias néerlandais. Certains commentaires sur les réseaux sociaux étaient «de nature raciste ou offensante» après l'explosion de la controverse, a même déploré le musée de Leyde.
Ainsi, ce qui était censé être une célébration stimulante de «l'Egypte dans le hip-hop, le jazz, la soul et le funk» est devenu l'objet d'une bataille culturelle.
«Il n’y a rien de choquant»
Le musée au bord d'un canal de la pittoresque ville universitaire est pourtant loin de ressembler à une arène, alors qu'une poignée de visiteurs scrute les expositions un mardi matin.
Des pochettes d'albums montrant l'influence de l'Egypte ancienne sur des artistes tels que Tina Turner, Earth Wind and Fire et Miles Davis ont été installées près d'objets antiques.
«Rien pour moi n'était choquant, a déclaré l’artiste canadien Daniel Voshart, 37 ans, à l’AFP. Ce n'est pas comme si le gouvernement néerlandais avait payé Beyoncé pour qu'elle devienne (...) égyptienne.»
Le musée, qui s'est refusé à tout commentaire, a néanmoins consacré une section sur son site internet à l'«agitation» autour de l'exposition, laquelle a ouvert fin avril et se poursuit jusqu'en septembre prochain.
Cléopâtre avait «la peau blanche»
L’événement semble avoir été entraîné dans une autre controverse. Des experts et les responsables égyptiens se sont insurgés en avril dernier après que Netflix a diffusé une production dans lequel une actrice noire incarne la célèbre reine Cléopâtre, insistant sur le fait qu'elle avait la «peau blanche».
Les autorités égyptiennes ont quelques mois plus tard banni les archéologues du musée néerlandais de la nécropole de Saqqarah, au sud du Caire, selon le journal amstellodamois NRC. Le personnel du musée était pourtant actif depuis près de cinq décennies sur le vaste site connu notamment pour ses pyramides.
Contactées à plusieurs reprises par l'AFP, les autorités responsables des antiquités n'ont pas réagi.