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Cinéma : on a vu le film bouleversant sur les violences conjugales avec Virginie Efira, et voici ce qu'on en a pensé

Projeté au 76e Festival de Cannes dans la sélection «Cannes Première», «L’amour et les forêts» vient de sortir en salles ce mercredi 24 mai. Porté par Virginie Efira et Melvil Poupaud, le nouveau film de Valérie Donzelli montre comment une romance passionnelle peut devenir toxique.

Une plongée dans l’abîme de la jalousie. Adapté du roman éponyme d’Eric Reinhard paru en 2014, le nouveau film de Valérie Donzelli, «L’amour et les forêts», a été présenté en sélection officielle à Cannes Première au Festival de Cannes et vient de sortir en salles. Co-écrit avec Audrey Diwan, à qui l’on doit «L’événement», lauréat du Lion d’or à la Mostra de Venise, ce drame suit un couple dont l’histoire d’amour vire au cauchemar. Surtout pour Blanche.

Incarnée par Virginie Efira, cette jeune femme, «amoureuse de l’amour» comme le précise la cinéaste, tombe sous le charme de Grégoire Lamoureux, au détour d’une soirée improvisée. Rapidement, elle vit avec cet homme élégant, drôle et attentionné, une relation passionnelle et charnelle, allant même jusqu’à quitter sa mère, sa sœur jumelle, et la vie douce qu’elle mène au bord de la mer pour emménager avec lui à la montagne, près des forêts, dans l'est de la France.

Un mariage et deux enfants plus tard, le conte de fées se transforme en enfer. Le prince charmant qu’elle croyait connaître se révèle en réalité être un mari possessif. Prise au piège et totalement isolée, Blanche se retrouve traquée, harcelée, menacée. La perversité fait son entrée, et la peur s’installe dans ce foyer en apparence paisible.

Le point de vue de l'épouse face au désir malade du mari

Avec ce mélodrame psychologique, la réalisatrice de «Marguerite et Julien» ou «Notre Dame» s’essaie à un genre nouveau où elle ne filme aucune scène de comédie. Dans les premières scènes, ses personnages semblent venir tout droit du «Conte d’été» d’Eric Rohmer, avant de basculer peu à peu dans un univers sous tension digne de «Rebecca» d’Alfred Hitchcock. Blanche est prisonnière de sa maison, de son mari, de sa vie. Contrairement à «L’enfer» de Claude Chabrol, qui s'intéresse à l'homme jaloux que campe François Cluzet, «L’amour et les forêts» se place du côté de la femme, et rend compte de sa vision face au désir malade de son mari. Une longue descente aux enfers racontée également par Blanche à son avocate, et dont les échanges viennent ponctuer ce film qui nous prend aux tripes. 

Virginie Efira nous bouleverse dans ce rôle de Blanche, cette femme blessée, à la fois forte et fragile, qui tente de ne plus avoir honte. Un sentiment que ressentent de nombreuses femmes victimes de violences conjugales. Rose, la jumelle (personnage créé par Valérie Donzelli et Audrey Diwan) assiste démunie, tout comme le spectateur, à la maltraitance que subit sa sœur.

Plus qu’une simple fiction, cette adaptation est une œuvre engagée et militante. «Il fallait un film électrochoc qui fasse qu’une fois la salle rallumée, des femmes décident de se soustraire à l’emprise de leur conjoint et de passer à l’offensive. Valérie (Donzelli) et Audrey (Diwan) ont dessiné une voie lumineuse dont je ne doute pas qu’elle sera empruntée par un grand nombre de femmes», explique l’écrivain Eric Reinhard dans les notes de production.

Melvil Poupaud, impeccable dans le rôle du «connard de cinéma», ajoute : «Il faut s’armer, être capable de dire stop au bon moment, sinon quand le loup a mis un pied dans la porte, on est foutu. C’est tout cela que raconte le film, c’est là où il nous questionne tous».

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