Signé Thomas Cailley, «Le règne animal» offre un savant mélange des genres, entre fantastique, fable écologique et introspection. Un ovni qui a raflé 12 nominations aux César qui se tiendront ce vendredi.
C'est un succès critique et public. Dingue, complètement barré et d'une audace folle, «Le règne animal» qui a été présenté en ouverture de la sélection «Un Certain Regard» au dernier Festival de Cannes et a attiré plus d'un million de spectateurs en salles, fera la course en tête lors de la cérémonie des César qui se déroulera ce vendredi 23 février, à l'Olympia. Le film a en effet décroché 12 nominations.
Le Règne Animal est le film le plus nommé de cette édition des #César, devant Anatomie d'Une Chute et Je Verrai Toujours vos Visages.
Le 1er film de Thomas Cailley, Les Combattants, avait déjà remporté 3 César en 2015.#César2024 @Les_Cesar pic.twitter.com/nk27ThRlF8— CANAL+ (@canalplus) January 24, 2024
Ce long-métrage évoque le monde à l'heure d'un fléau inattendu : de nombreux humains se transforment peu à peu en êtres hybrides, mi-homme-mi-animal. Les autorités sont dépassées face au phénomène. Dans cette tourmente improbable, un père, François (Romain Duris), et son ado, Emile (Paul Kircher), tentent de retrouver la mère, atteinte du syndrome et disparue dans la nature suite à un accident. Et si le pire était à venir ?
Des acteurs épatants de sincérité
La grande réussite de cette œuvre de Thomas Cailley, à qui l'on doit «Les combattants» avec Adèle Haenel sorti en 2014, est d'oser un savant dosage de fantastique et de réalisme qui, à l'écran, passe aisément le seuil de la «crédibilité fictive».
C'est bourré de suspense anxiogène, de rebondissements et de questionnements identitaires et existentiels, sans pour autant sombrer dans le film à thèse. Romain Duris et le jeune Paul Kircher, découvert dans «Le lycéen» de Christophe Honoré, sont épatants de sincérité et de puissance émotionnelle. On pense à «La Féline», à «La mouche», à «Birdy» également.
Aussi au casting, Adèle Exarchopoulos et Tom Mercier signent des performances remarquables, signant un jeu tout en nuances.
La mise en scène nerveuse et les chorégraphies bluffantes parviennent à atténuer certaines faiblesses d'écriture, et l'on ressort heureux de la projection, convaincus d'avoir assisté à quelque chose de très nouveau dans le cinéma français. Pas si courant finalement.