L’humoriste américaine Kathy Griffin a vu son compte Twitter, suivi par plus de 2 millions de followers, suspendu ce dimanche 6 novembre. Le nouveau patron du réseau social Elon Musk aurait très peu goûté à sa parodie.
La liberté… Sauf quand cela ne lui plaît pas. Nouveau patron de Twitter, Elon Musk a suspendu le compte de l’humoriste Kathy Griffin. Pour encourager ses abonnés à voter démocrate aux élections de mi-mandat aux États-Unis, la comédienne s'était livrée à une parodie du milliardaire en changeant son nom en Elon Musk sur le réseau social.
«Après beaucoup de discussions très animées avec les femelles présentes dans ma vie, j'ai décidé que voter démocrate était la chose à faire (ces femelles sont aussi sexy, à propos)», avait-elle notamment écrit en imitant le style de l'excentrique homme d'affaires.
Très peu enclin à rire de cette blague, le patron de Tesla a tout simplement décidé de fermer le compte de l’humoriste. «A l’avenir, tous les comptes Twitter se livrant à l’usurpation d’identité sans spécifier clairement ‘parodie’ seront définitivement suspendus», a-t-il fait savoir dans un tweet.
Going forward, any Twitter handles engaging in impersonation without clearly specifying “parody” will be permanently suspended
— Elon Musk (@elonmusk) November 6, 2022
«Tout changement de nom entraînera la perte temporaire du statut ‘vérifié», a-t-il précisé, avant d’ajouter que pour récupérer son compte, Kathy Griffin devra débourser 8 dollars – soit le prix du futur abonnement au service «Twitter Blue».
Here are the verified two accounts that I’ve seen suspended for impersonating someone other than Elon Musk:
- Someone impersonating right-wing provocateur Andy Ngo, who appealed to Musk personally
- A guy impersonating Keanu Reeves, who did it to troll Musk’s new policy pic.twitter.com/u07Yjd6y4k— Ben Collins (@oneunderscore__) November 7, 2022
Censure arbitraire qui ne dit pas son nom, cette sanction a soulevé une vague d’indignation sur le réseau social à l’oiseau bleu, que l'extravagant boss aux idées libertaires annonçait pourtant il y a peu vouloir «libérer».
Une liberté à géométrie variable
«La vérification étendue à tous va démocratiser le journalisme et donner plus de pouvoir au peuple», a-t-il notamment tweeté dimanche, après avoir délesté la compagnie de quelques 7500 postes. «Les journalistes qui pensent qu’ils sont la seule source d’information légitime, c’est le grand mensonge», a encore dit Elon Musk. «Mon engagement envers la liberté d’expression s’étend même à ne pas interdire le compte suivant mon avion, même si c’est un risque direct pour la sécurité personnelle», a-t-il également tweeté dimanche soir.
En riposte, Kathy Griffin a ressurgi sur la plate-forme avec le compte de sa mère décédée. «Je suis revenu de la tombe pour dire… #FreeKathy», a-t-elle posté en commentaire du tweet d’Elon Musk. Un hashtag depuis repris par les internautes pour manifester leur «peur» et leur «colère» de voir leur outil tombé entre les mains de Musk, dont la nouvelle politique est pour eux très clairement «un danger pour la démocratie».
Certains craignent que l'ancien président Donald Trump, interdit de Twitter pour avoir incité ses partisans à l'invasion violente du Capitole américain le 6 janvier 2021, ne soit amicalement autorisé à y revenir par Elon Musk lui-même.
Des personnalités d’Hollywood ont même, en signe de mécontentement, décidé de quitter le réseau séance tenante. C’est notamment le cas de la productrice Shonda Rhimes, qui a écrit : «Je ne reste pas pour ce que Elon a prévu de faire [avec Twitter]. Au revoir».