L'Américain accusé d'avoir poignardé Salman Rushdie s’est exprimé dans un entretien, mercredi 17 août. Il s’est déclaré «surpris» que l'auteur des «Versets sataniques» ait survécu à l'attaque.
L’homme à l’origine de l’attaque contre Salman Rushdie, Hadi Matar, s’est exprimé dans les colonnes du New York Post, mercredi 17 août. «Quand j'ai entendu qu'il avait survécu, j'étais surpris», a-t-il notamment indiqué. Le suspect, arrêté immédiatement après l'agression qui a eu lieu dans l’État de New York, a plaidé samedi non coupable de tentative de meurtre. Vendredi, il doit à nouveau comparaître devant un tribunal.
Le suspect, âgé de 24 ans, n'a pas dit s'il avait été inspiré par la fatwa lancée par l'ayatollah Khomeiny en 1989 depuis l'Iran, comme le rapporte l’AFP. «J'ai de l'estime pour l'ayatollah. Je pense que c'est quelqu'un de remarquable. C'est tout ce que je dirais à ce propos», a-t-il assuré au tabloïd new-yorkais. Les avocats de M. Matar lui ont conseillé de ne pas parler de ce sujet, comme le précisent nos confrères.
«Je ne l'aime pas»
Concernant l’auteur, Hadi Matar a dit au journal avoir lu «quelques pages» du roman de Salman Rushdie. «Je n'aime pas cette personne. Je pense pas qu'il soit un homme bien», a ajouté le suspect au New York Post à propos de l'intellectuel. «Je ne l'aime pas, je ne l'aime vraiment pas.» Après avoir regardé des vidéos de l'auteur sur YouTube, il l'a trouvé «hypocrite», a-t-il poursuivi.
Le suspect a ensuite évoqué le jour de l’attaque. Il a assuré ne pas être en contact avec les Gardiens de la révolution iraniens et avoir appris la présence de M. Rushdie à une conférence d'un centre culturel à Chautauqua, dans le nord-ouest de l'Etat de New York, par Twitter. Originaire de l'État du New Jersey, il a détaillé son trajet au média américain. Il aurait pris le bus jusqu'à la ville de Buffalo, puis un Lyft -concurrent d'Uber et des taxis- pour se rendre à Chautauqua. «Je ne faisais rien de particulier, je me baladais», a-t-il détaillé.
Il aurait ensuite poignardé plusieurs fois l’auteur, notamment au cou et à l’abdomen. Hadi Matar était revenu «changé» et davantage religieux d'un voyage en 2018 au Liban, avait affirmé lundi sa mère au site internet du Daily Mail.