A 86 ans, Alain Delon est revenu dans un long entretien sur son parcours, sa vision du monde et son rapport à la mort, expliquant «ne pas avoir peur de mourir».
L’acteur s’est confié sans filtre. Interrogé par le JDD, Alain Delon a donné de ses nouvelles ce dimanche 29 mai, dans une longue interview. Victime d’un AVC en 2019, il a expliqué se sentir «physiquement plutôt bien» même s’il confesse se sentir «fatigué».
Le «Guépard», qui est revenu sur son parcours et les femmes qui ont compté pour lui dont Romy Schneider, disparue il y a quarante ans le 29 mai 1982, se veut réaliste. «Mais on ne va pas se faire du cinéma : on sait où on va, comment ça finit», a-t-il poursuivi, précisant que «tous mes amis sont partis, Jean-Paul [Belmondo] l’année dernière. Romy, Mireille [Darc], Nathalie [Delon], toutes les femmes de ma vie sont parties aussi. La seule qui reste, c’est Brigitte [Bardot]».
Avec elle, il n’élude pas non plus le sujet comme il l’a expliqué à nos confrères. «On échange souvent, un peu comme deux vieux cons qui parlent de ce qu’ils ont connu et traversé ! On parle aussi du jour où on ne sera plus là».
Alain Delon ne veut pas «finir dans un lit à l’hôpital»
Si Alain Delon affirme dans les colonnes du journal «ne pas avoir peur de mourir» - «C’est normal on y va tous» a souligné la star - il a en revanche confié «avoir peur de souffrir». Et de préciser : «Je ne veux pas finir dans un lit à l’hôpital».
Interrogé dès lors sur sa vision de l’euthanasie, Alain Delon s’est à nouveau positionné en faveur du droit à mourir. «Je suis pour. En Suisse, c’est possible : on arrive avec ses amis, on fait un dernier discours, puis le médecin vous fait une piqûre devant vos amis et c’est fini en douceur», a noté l’artiste, qui ne voit pas dans le monde d’aujourd’hui des raisons de «se réjouir».
Expliquant lire la presse quotidiennement, l’acteur a comparé l’actualité à un «enchaînement d’informations sinistres». «Tous les jours, il y a un scandale, un viol, une tuerie d’enfants. Ne me dites pas que le monde est heureux ! Je trouve que la vie est devenue insupportable, elle ne me fait plus beaucoup envie», a confié l’acteur, gagné par la nostalgie à l’évocation de son parcours.
«J’ai connu une époque fabuleuse, quand j’étais Alain Delon et que je tournais comme un fou. J’étais heureux quand je faisais des films, j’adorais le cinéma. Je le suis moins depuis que je suis un ancien acteur. Je vis de mes souvenirs…», a expliqué celui qui ne veut pas non plus faire le film de trop. «Je suis contre le combat de trop comme on dit chez les boxeurs», a souligné Alain Delon, à qui le festival de La Rochelle rendra hommage en juillet prochain, comme l’ont rappelé nos confrères du JDD.