35 ans après sa disparition, le souvenir de la chanteuse est intact auprès des Français. Avec ses robes en or lamé ou à paillettes et sa longue chevelure, Dalida est encore aujourd’hui le symbole d’une époque de fêtes et de succès.
Et trente-cinq ans jour pour jour après sa mort tragique – elle s’est suicidée en 1987, à 54 ans –, l’interprète de Paroles, Paroles est loin d’avoir été oubliée. En un tiers de siècle, la légende de l’icône aux 120 millions de disques vendus de son vivant s’est même renforcée, la faisant l’égale d’Edith Piaf dans le cœur des amoureux de la chanson populaire.
La tragédie d’une femme blessée
Italienne d’Egypte devenue française, Iolanda Cristina Gigliotti, dite Dalida, s’est construite face à l’adversité, alors que ses débuts lui promettaient une vie couronnée de réussites. Reine de beauté (elle fut Miss Egypte en 1954) et mannequin dans sa jeunesse, elle a tenté, en vain, de percer en France dans le milieu du cinéma. Qu’à cela ne tienne, c’est par la chanson qu’est venue la gloire, lorsque Bruno Coquatrix, Eddie Barclay et Lucien Morisse ont vu en elle une future star.
Dalida, c’était une voix grave unique, l’exotisme, la jeunesse et une présence scénique incroyable. Lucien Morisse lui a offert son premier succès en 1956 avec Bambino, certifié disque d’or et vendu à un demi-million d’exemplaires. Ce fut ensuite un véritable sans-faute professionnel. Sa vie personnelle fut en revanche ponctuée de drames. La perte de son père, tout d’abord, à l’âge de 12 ans. Un désir d’enfant impossible à concrétiser ensuite, puis la mort de ses anciens maris, de son amant, et même de son grand ami, Mike Brant. Dalida est alors persuadée qu’elle porte malheur aux hommes.
Malgré ses nombreux combats, contre le sida, pour l’instauration des radios libres, avec son ami Max Guazzini, celle qui était devenue l’égérie de la cause homosexuelle et de la Gay Pride dans les années 1980 avait fini par trouver la vie «insupportable». Elle avait alors décidé de quitter pour toujours «le public», son «seul mari».