Les sanctions se poursuivent. Un tableau appartenant à Petr Aven, un oligarque russe proche de Vladimir Poutine, qui avait été prêté à la Fondation Vuitton pour l’exposition «Icônes de l’art moderne», achevée le 3 avril dernier, restera finalement en France. Un deuxième tableau appartenant à un musée ukrainien restera également sur le sol français sur décision du ministère de la Culture.
Le premier tableau «restera en France tant que son propriétaire, un oligarque russe, demeurera visé par une mesure de gel d’avoirs», a indiqué le ministère.
Le second, un portrait de Margarita Morozova du peintre Serov, appartient au musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk en Ukraine et restera «jusqu’à ce que la situation du pays permette son retour en sécurité», à «la demande des autorités ukrainiennes».
En effet, les œuvres d'art présentées à Paris bénéficient en règle générale d'un arrêté d'insaisissabilité, qui sécurise habituellement tout prêt de musée à musée entre la France et différents pays du monde, mais cet arrêté ne s'applique pas aux propriétaires privés, et donc au tableau de Petr Aven.
Les oligarques russes dans le viseur
A cela s'ajoute une troisième oeuvre qui est «détenue par une fondation privée, liée à un autre oligarque qui vient d’être ajouté sur la liste des personnalités visées par des mesures de gels». Celle-ci fait également «l’objet d’un examen par les services de l’Etat», a ajouté le ministère.
L'oligarque russe visé par le gel de son tableau est Petr Aven. Son nom figure sur la liste des personnalités russes faisant l'objet de sanctions occidentales. Tandis que l'autre oligarque russe, lié à la fondation privée Magma, est Viatcheslav Kantor, dont un tableau fait partie de la collection.
L'ensemble des quelque 200 oeuvres d'art de la collection Morozov, dont l'exposition s'est achevée dimanche dernier à la fondation Louis Vuitton, sont en cours de décrochage et doivent retourner dans les musées russes auxquels elles appartiennent.
La plupart des oeuvres de Van Gogh, Gauguin, Renoir, Cézanne, Matisse, Bonnard, Monet ou Manet qui étaient exposées depuis le 22 septembre dernier aux côtés de peintres russes comme Golovine, Gontcharova, Korovine, Machkov, Melnikov, Malevitch, Répine, Serov... Ces créations vont pouvoir regagner leurs institutions d'origine, principalement le musée Pouchkine et la galerie Tretiakov à Moscou, ainsi que le musée de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg.