Une soirée de lancement, un marathon ou encore un dîner romantique... Avez-vous déjà rêvé qu’une intelligence artificielle vous compose une musique personnalisée en temps réel, selon vos besoins ? Dès le mois de février, cela sera possible grâce à AIbstract. Mais comment ?
L’histoire commence entre Toulouse et la Thaïlande, alors que Jason Valax, à l’époque étudiant en marketing des technologies innovantes et passionné de musique, songe à cette idée. « J'ai pris conscience que j'aurais beaucoup de mal dans ma vie professionnelle si je ne parvenais pas à l'orienter dans la direction de ma passion », nous explique-t-il par téléphone. Une fois ses études terminées, il intègre le secteur de l’industrie musicale durant trois ans et demi, avant de se lancer à plein temps dans son projet. Son but : mettre l'intelligence artificielle au service de la musique de la meilleure façon possible, et ce pour le plus grand nombre. En septembre 2019, l’entreprise est créée.
La musique, un vocabulaire subjectif
Désormais, sept personnes (docteurs en musicologie, ingénieurs en intelligence artificielle, logiciel et informatique...) s’emploient à peaufiner la meilleure version possible d’AIbstract avant sa commercialisation, prévue en février prochain. Fonctionnant sur un système d’abonnement mensuel, la solution vise quatre types de publics : les organisations, le grand public, les musiciens ainsi que les créateurs de contenus.
Chaque catégorie se verra dotée de fonctionnalités distinctes. Concernant les organisations, par exemple, la solution va intervenir sur la dimension sonore et musicale de l'identité de marque, ainsi que sur les expériences utilisateurs. Pour les musiciens, trois axes seront proposés : créatif, pédagogique ou encore début de pratique. Concernant le grand public, l’idée est simple. « Notre ambition est que l'utilisateur puisse s'exprimer avec du langage naturel, qu’il puisse dire ‘je voudrais une musique évocatrice d'un environnement urbain dans les années 1930...’ et que l'IA puisse traiter ça. On souhaite développer un système permettant de composer de la musique qualitative, et ce grâce à l’expression des attentes et des exigences de l’utilisateur. »
Néanmoins, la tâche n’est pas simple. En effet, « la musique est quelque chose de très abstrait, chacun y va un peu de son propre vocabulaire et de sa propre appréciation subjective ». Dans un premier temps, l'utilisateur aura donc le choix entre des catégories. « La musique est ensuite créée ex-nihilo, ce n'est pas de la musique pré-fabriquée qu'on se contente d'aller piocher dans un catalogue. Si l'utilisateur redemande cent fois une musique de la même catégorie, il faut qu'il ait des résultats différents. »
L’homme remplacé par la machine ?
Questionné sur le potentiel danger de remplacer l’homme par la machine, Jason Valax est catégorique : hors de question. « Dans l'équipe on est tous passionnés de musique et musiciens, nous n'avons aucune intention de faire de notre solution une menace. » AIbstract vise selon lui des domaines inatteignables par les artistes et les compositeurs, notamment sur la question de la musique personnalisée. « Les artistes ont des limites, de temps tout d'abord, et de compétences. Un compositeur, on ne peut pas l'appeler à 11H pour une composition à 14H. Mais on ne sera pas une alternative. On veut juste permettre ces services à des utilisateurs qui autrement n'y auraient pas eu accès, de par leurs coûts par exemple. » De plus, il l’affirme : jamais ce service n’aura les propriétés fondamentales de l’humain : l’émotion, la personnalité... « D’ailleurs, on commercialise un service de création, pas de la musique. Il n'y aura jamais le même attachement émotionnel. »
Un prototype de AIbstract est d’ores et déjà disponible en ligne