«Matrix Resurrections» est sorti au cinéma le 22 décembre dernier. Alors que Keanu Reeves et Carrie-Anne Moss endossent à nouveau les rôles de «Neo et Trinity», c’est également l’occasion de découvrir la signification qui se cache derrière les noms des personnages qui ont marqué le premier volet de cette saga.
«Matrix», sorti en 1999, est devenu l’un des films les plus importants et influents du XXIème siècle. Lors de l’écriture, les sœurs Wachowski voulaient que les noms de chaque protagoniste reflètent l’identité et les traits de caractère, mais aussi les thèmes et les lieux de l’histoire de manière plus large.
Neo
L’intrigue se concentre sur «Thomas Anderson», un employé de bureau qui opère en tant que pirate informatique, à ses heures perdues et se fait appeler «Neo». Ce nom qu’il s’est donné lui-même deviendra donc son appellation définitive après qu’il se soit libéré de la Matrice. Il faut savoir qu’en latin, «Neo» se traduit par «nouveau», et que c’est également l’anagramme de «One», traduit donc par «l’Élu», comme il est souvent perçu par ses pairs dans l’histoire.
Et pour la petite anecdote en lien direct avec les Wachowski, «Neo» s’inspire de la discothèque du même nom à Chicago, qui était un endroit «gay-friendly» et un refuge pour le mouvement de la sous-culture gothique dans les années 80-90, qu’ils fréquentaient lorsqu’ils étaient jeunes.
Morpheus
Joué à l’époque par le comédien Laurence Fishburne, «Morpheus» n’est autre que le leader du groupe. Il officie également comme le mentor de Neo, puisqu’il est celui qui croit le plus à la prophétie de l’Élu. Son nom vient du dieu du sommeil et des songes, Morphée, qui signifie «forme» en grec.
D’après le poète latin, Ovide, Morphée était l’un des mille enfants d’Hypnos, et ils vivaient tous dans un merveilleux palais où tout dormait. Cette mythologie est mise en parallèle dans le monde de «Matrix». En effet, «Morpheus» offre à Neo la possibilité de se réveiller dans la fameuse scène des pilules rouge et bleue, et dans ses dialogues, les termes «rêver, dormir et se réveiller» reviennent souvent.
Trinity
«Trinity»est le grand amour de «Neo». C'est elle qui l’attire dans le «monde réel». «Trinity» qui se traduit en français par «Trinité», est également une référence à la théologie chrétienne. Le concept tourne autour de l’idée que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont simultanément des entités distinctes tout en étant une seule et même «personne» qui est donc celle de Dieu.
Dans «Matrix», Trinity, qui a elle-même choisi son nom, reflète sa nature mystérieuse observée dès le début du film, tout en apportant de multiple formes d'elle dans la Matrice et dans le «monde réel». De plus, la signification peut également laisser penser que les frères Wachowski devenus des sœurs par la suite, exprimaient déjà à l’époque l’idée d’être une personne différente dans une même enveloppe corporelle.
Cypher
Pour porter à l’écran ce personnage devenu emblématique, c’est l’acteur Joe Pantoliano qui avait prêté ses traits. «Cypher», n’est autre que le traître du clan de «Morpheus». Et son nom est quelque peu révélateur puisqu’il peut désigner un code secret ou encore le chiffre zéro, ce qui fait directement référence à la place qu’il occupe en tant que spécialiste en décodage et espion des machines, au sein de l’équipage à bord du vaisseau. Son nom peut aussi avoir un double sens, car lorsque quelqu’un se réfère comme un chiffre à une personne, cela peut vouloir dire que cette dernière n’a pas forcément les connaissances nécessaires sur lui.
Une duplicité avec laquelle «Cypher» joue, car il n’hésite pas à cacher ses mauvaises intentions derrière son grand sourire, dont aucun de son entourage ne se doute. Autre détail sur lequel il est impossible de passer à côté, il s’agit bien évidemment du nom de Lucifer, dont la terminaison peut se présenter comme le diminutif de ce personnage malveillant. «Cypher» regrettait de ne pas avoir ingéré la pilule bleue et en voulait amèrement au groupe, qui finalement ne l’avait jamais vraiment connu.
L’Agent Smith
Cet emblématique personnage campé par Hugo Weaving, porte un nom qui peut sembler commun, mais pourtant il renvoie à des thèmes plus larges de l’histoire du film. Tout d’abord, Smith s’avère être l’ennemi numéro un de Neo. Il est un programme informatique qui contrôle la Matrice et garde les humains à sa merci. Ce qui représente totalement les systèmes oppressifs en général et les façons dont ils peuvent étouffer le sentiment de liberté d’une personne de vivre sa vie comme elle le souhaite.
«L’Agent Smith» est dépeint comme un agent du gouvernement sans réel visage, c’est la raison pour laquelle il peut tout aussi bien être assimilé à la police, l’armée, ou encore tous les rôles de genre masculins et traditionnels que l’on retrouve dans un système qui cherche à contrôler la population selon une unique vision.