En direct
A suivre

Pass sanitaire : Les salles de ciné désertées depuis sa mise en place

La reprise a tourné court. Alors que les spectateurs avaient repris le chemin des salles, enfin rouvertes après plus de 300 jours de fermeture due à la pandémie, l'instauration du pass sanitaire a stoppé cet élan.

Et les chiffres sont parlants, puisque les professionnels estiment en moyenne à 70 % la baisse du nombre d'entrées depuis l'instauration, le 21 juillet, du pass sanitaire obligatoire, ou d'un test PCR, pour les salles accueillant 50 personnes ou plus.

Dans le même ordre d'idée, le 9eme volet de Fast & Furious, l'une des traditionnelles locomotives estivales, cumulait 350.000 entrées lors de sa sortie le 14 juillet, avant de chuter à 35.000 le mercredi suivant. Il n'affichait plus que 248.852 nouvelles entrées cette semaine, soit une baisse de 81 % par rapport à la précédente, malgré son très bon démarrage.

L'offre proposée n'est pourtant pas en reste, et nombreux sont les exploitants qui misaient sur la sortie du film Kaamelott : Premier Volet d'Alexandre Astier, attendu depuis 12 ans par une cohorte de fans. Si l'avant première du film, le 20 juillet, battait en effet des records d'entrées, avec 307.899 billets vendus, ils n'étaient plus que 116.023 à faire le déplacement le lendemain. Si le film a tout de même réussi à franchir le million d'entrées en une semaine, réalisant le meilleur démarrage de l'année juste derrière Fast & Furious, on n'ose imaginer quel aurait été son succès en «temps normal».

Même la Palme d'or de Cannes n'aura pu permettre à «Titane», de Julia Ducournau, d'éviter une désillusion, avec une baisse de 35 % du nombre de tickets vendus. 

Un secteur sinistré

Pour certains professionnels, la solution pour limiter les dégâts consiste ainsi à proposer des séances sans pass sanitaire, mais limitée à 49 personnes, avec distanciation et masques obligatoires. 

Pas de quoi rassurer pour autant. La Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), qui misait sur l'effet Festival de Cannes et la Fête du cinéma pour redonner le goût du cinéma en salle aux spectateurs, parle ainsi dans un communiqué d'une «catastrophe industrielle pour les éditeurs-distributeurs de films qui avaient fait le pari de relancer le marché cinématographique en plein été, au bénéfice de toute la filière». 

Et alors que la pandémie mondiale n'a fait qu'accentuer la domination grandissante des plates-formes de streaming, qui n'hésitent plus à sortir directement les films pour les petits écrans, la FNEF (Gaumont, Universal pictures, Studiocanal,...) craint que la situation ne devienne irréversible. «Sans les investissements des distributeurs, la production de films est condamnée et l’exploitation en salles ne peut survivre. Sans équilibre économique et financier, les films seront massivement déprogrammés des salles au bénéfice des plates-formes numériques, signant ainsi la fin de notre modèle culturel».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités