A partir du 19 mai, les salles de spectacle vont pouvoir retrouver le public. Toutes ne rouvriront pas le jour J en raison notamment du couvre-feu à 21 h, et d’une jauge restreinte à 35% de leur capacité dans la limite de 800 personnes. Mais malgré tout, il sera possible de célébrer le retour de la vie culturelle.
Humour, théâtre, danse, de beaux rendez-vous attendent les spectateurs pour marquer le coup le 19 mai, mais aussi de façon plus pérenne selon les établissements.
Le plein d’humour, du Point Virgule à l’Européen
Pour Jean Marc Dumontet, propriétaire de cinq théâtres à Paris - le Point Virgule, le Grand Point Virgule, le théâtre Antoine, le théâtre Libre et Bobino - il était impossible de ne pas ouvrir le 19 mai. Le producteur de Nicolas Canteloup et Alex Lutz a donc fait le choix d’ouvrir tous ses théâtres, non pas pour une mais deux dates, les 19 et 20 mai, avant de refermer plusieurs de ses établissements jusqu’à septembre et d’en laisser ouverts certains. Le Point Virgule et Le Grand Point Virgule reprendront ainsi leur programmation quotidienne dès le 21 mai, après deux jours de festivités, les 19 et 20 mai qui réuniront pas moins de six spectacles. Plateau d’artistes, spectacles à succès (« Inclassable » de Tony Saint Laurent, les Desperate Housemen), mais aussi des créations comme le nouveau spectacle de Verino et des Coquettes y sont attendus.
Pointure de l'humour, comédien hors pair et réalisateur, Alex Lutz n'a pas non plus souhaité manquer ses retrouvailles avec le public. L'artiste lauréat de deux Molières sera quant à lui de retour sur scène pour une date, le 20 mai à 19 h, au théâtre Libre. Au même moment, l’excellente Caroline Vigneaux, ex-avocate devenue maître du rire en deux spectacles, investira Bobino. Dans un autre registre mêlant cette fois art lyrique et humour, Bobino accueillera le 19 mai, la troupe totalement déjantée d’Opera locos, un spectacle ovni qui revisite avec folie les grands airs classiques de l'art lyrique.
Autre lieu incontournable de l’humour, l’Européen ne pouvait pas non plus passer à côté de cette date symbolique. Il présentera, lui aussi, le 19 mai un spectacle au titre de circonstance. Baptisé 35 % - clin d’œil à la jauge autorisée jusqu’au 8 juin avant de passer à 65 % dès le 9 juin - le spectacle réunira un plateau «d’artistes 100 % prêts» grâce à six mois de fermeture, avec Tania Dutel, Aymeric Lompret, Donel Jack’Sman, Karim Duval, Paul Taylor, et Thomas VDB, avant une véritable reprise mi-juillet avec Bun Hay Mean et Donel Jack’sman.
Jacques Weber, Lambert Wilson, Andréa Bescond sur scène
Côté théâtre, plusieurs monstres sacrés ont répondu à l’appel de la scène. C’est le cas de Jacques Weber. Poids lourd du théâtre et amoureux des mots, il se délectera à nouveau de ceux de deux figures incontournables de la littérature du 19e siècle, avec «Correspondances de Gustave Flaubert et Victor Hugo». Une lecture pleine de vie donnée le 20 mai au théâtre Antoine.
Toujours au théâtre Antoine, la veille, Lambert Wilson donnera la réplique à Andréa Bescond, auteure et interprète des «Chatouilles» dans une création autour de La commune de Paris, dont on célèbre le 150e anniversaire cette année. Une pièce dont la toute première représentation a été retransmise en livestream sur Facebook en avril, pour une date, dans le cadre du festival Paroles citoyennes, qui s'apprête à être jouée pour la première fois face à un «vrai» public.
Triste nouvelle en revanche du côté du théâtre de l'Odéon. Toujours occupé, le théâtre qui devait rouvrir ses portes, ce 19 mai, avec Isabelle Huppert dans «La ménagerie de verre» de Tennessee Williams a annulé hier soir les représentations, tant que le théâtre serait occupé.
La danse de nouveau en mouvement, l’opéra retrouve de la voix
La danse renaît elle aussi. Et c’est un événement qui attend le public au théâtre de Chaillot. Alors que pour sa réouverture, le Théâtre national de la Danse Chaillot et son directeur Rachid Ouramdane, proposeront exceptionnellement d’assister gratuitement à de nouvelles créations, c’est la chorégraphe américaine Carolyn Carlson qui lancera la saison printanière le 19 mai. Un événement d’envergure donné donc gratuitement à 15 h et 18 h. Les réservations ouvriront demain mercredi 12 mai, dès 11 h.
Hasard heureux du calendrier cette fois, le festival « Les rencontres chorégraphiques internationales de Seine Saint Denis » devait s'ouvrir le 19 mai pour un mois. Une date évidemment maintenue et un rendez-vous, qui jusqu’au 20 juin, permettra de découvrir les travaux de dix-huit chorégraphes dont huit créations et cinq premières en France, dans sept théâtres en Seine-Saint-Denis.
Tous les arts vivants reprennent leur souffle. L’art lyrique sera lui aussi à l’honneur dès le 19 mai au théâtre des Bouffes du nord avec « Le viol de Lucrèce », de Benjamin Britten, mis en scène par Jeanne Candel et dirigé par Léo Warynski, une production de l’académie de l’Opéra de Paris. L'Opéra de Paris qui rouvrira de son côté le 21 mai avec une oeuvre lyrique : «Le soulier de satin», création mondiale d’après l’œuvre de Paul Claudel donnée au Palais Garnier jusqu’au 13 juin, suivie pour la partie ballet d’un hommage à Roland Petit, qui débutera le 30 mai. De quoi rassasier, dès le 19 mai, sa soif de spectacles avant une réouverture progressive des théâtres courant juin et juillet.