De nouveau fermés depuis fin octobre, plus de 350 théâtres et lieux culturels ont lancé un appel national à la réouverture des salles dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron et Jean Castex.
Alors que le président de la République doit prendre la parole ce mardi à 20 h, le secteur de l’art vivant fait entendre sa voix. Dans une lettre ouverte destinée à l’exécutif et publiée hier, plus de 350 établissements culturels regroupant aussi bien les scènes et théâtre nationaux, les centres dramatiques et chorégraphiques nationaux, les scènes conventionnées ou encore les théâtres privés ou indépendants à Paris et en région, en appellent à la réouverture « de tous les lieux de création et de diffusion du spectacle vivant dans sa diversité ».
« Nous sommes prêts » martèlent ces établissements tout au long de cet appel. Mettant en avant leur « réactivité », les lieux de création et de spectacle rappellent avoir tout mis en œuvre pour s’adapter à la crise sanitaire. « Dans nos lieux, les gestes barrières et les protocoles sanitaires sont scrupuleusement respectés pour préserver les équipes, les artistes et les publics », notent-ils avant de souligner l’engagement des professionnels qui n’ont jamais baissé les bras. « Les équipes artistiques continuent à répéter et leurs spectacles n’attendent que le public pour exister », poursuit la lettre. Les directeurs de théâtre signataires soulignent ainsi que les spectateurs ont répondu présent lors de la réouverture des salles en septembre et octobre.
Parmi eux : Jean-Michel Ribes, à la tête du théâtre du Rond Point, les metteurs en scène Emmanuel Demarcy-Mota, Didier Deschamps, Arthur Nauzyciel, Stanislas Nordey, Macha Makeïeff, Thomas Jolly, Sébastien Azzopardi et le chorégraphe Kader Attou.
Une nécessité psychologique et économique
« Il n’est pas possible de réduire longtemps l’être humain à ses besoins physiologiques, il faut pour chacun nourrir son imaginaire, éprouver des émotions comiques ou tragiques, partager des idées. Nos lieux sont porteurs de liens indispensables à la construction collective d’espoirs, dont notre pays a un besoin impérieux », insistent ces représentants du monde culturel, pour qui cet appel n’est pas une « tentative d’obtenir une dérogation » mais l’affirmation de la place des arts vivants comme « essentiels à l’équilibre démocratique de la nation ».
Une nécessité sociale mais aussi économique. Au-delà de la dimension psychologique, les signataires mettent aussi en garde contre les conséquences économiques dramatiques sur les intermittents et le monde du spectacle, et ce malgré les aides allouées au secteur. « Nous sommes prêts car nous sommes responsables et solidaires des intermittents du spectacle pour que l’année blanche ne devienne pas l’année noire de tous les précaires de notre secteur », expliquent-ils, rappelant la confiance qu'ils accordent à la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, pour défendre le secteur.