En ce deuxième mois de confinement, les plates-formes de vidéo à la demande enrichissent leurs offres. Une occasion de revoir certains longs-métrages sortis il y a quelques mois, ou des films inédits, comme «Pinocchio» de Matteo Garrone, qui n’ont pas eu la chance de passer par la case cinéma.
«Pinocchio», de Matteo Garrone
Après la comédie «Forte» de Katia Lewcowicz, avec Melha Bedia et Valérie Lemercier, la plate-forme Amazon Prime propose en exclusivité cette adaptation du classique de Carlo Collodi réalisée par l’auteur de «Gomorra».
Ce film, qui met en scène Roberto Benigni dans le rôle de Gepetto - ce papa d’une marionnette en bois qui rêve d’un vrai petit garçon - devait sortir sur grand écran le 18 mars, mais son avenir en salle a été compromis par l’épidémie de coronavirus. «Pinocchio, c'est une fable qui parle de l'être humain, de ses conflits, de ses tentations, raconte Matteo Garrone, qui signe là un conte noir mais plein de magie et visuellement très abouti. En février, il rappelait qu’il ne «serait pas le dernier à adapter cette histoire intemporelle», puisque le réalisateur mexicain Guillermo del Toro planche sur un film animé pour Netflix, et les studios Disney sur une nouvelle version du dessin-animé sorti en 1940.
«Les filles du docteur March», de Greta Gerwig
Cette adaptation du best-seller de Louisa May Alcott met en scène Timothée Chalamet – que l’on verra en fin d’année dans le très attendu «Dune» de Denis Villeneuve -, Emma Watson, Florence Pugh, Saoirse Ronan, Laura Dern, Louis Garrell et Meryl Streep.
Greta Gerwig, figure du cinéma indépendant américain, signe là une relecture très personnelle de l'histoire de ces femmes délaissées par leur père pendant la guerre de Sécession, dans la Nouvelle-Angleterre des années 1860.
«Une vie cachée», de Terrence Malick
Une œuvre d’une grande spiritualité qui s’inspire de l’histoire vraie de Franz Jägerstätter, un fermier autrichien qui s’opposa au régime nazi et refusa de prêter serment à Hitler. Catholique et humaniste, ce père de famille, perçu comme un paria dans son village, a été exécuté en 1943, avant d’être béatifié soixante-quatre ans plus tard par le pape Benoît XVI. Le réalisateur de «The Tree of Life», Palme d’or 2011, capture avec grâce chaque instant d’un bonheur qui vacille quand l’horreur vient frapper à la porte.
«Les Vétos», de Julie Manoukian
Cette comédie dramatique s'intéresse aux vétérinaires de campagne et aux déserts médicaux. Des sujets plus que jamais d'actualité. Nico, qui exerce en plein cœur du Morvan, est le dernier véto des environs. Alors que son associé prend sa retraite, il voit débarquer la jeune Alexandra, tout juste diplômée, qui malgré sa passion pour les animaux, n'est pas prête à tout abandonner pour vivre dans un coin reculé. Avec Noémie Schmidt et Clovis Cornillac.
«Ducobu 3», de et avec Elie Semoun
Avant sa sortie en DVD et Blu-ray le 24 juin, les nouvelles aventures de Ducobu ont débarqué en vidéo à la demande le 7 mai. Dans ce troisième volet, ce cancre attachant fait sa rentrée des classes et doit s'allier avec un petit nouveau. Il s'agit du roi de la triche 2.0, surnommé «TGV». Ensemble, les deux ados vont essayer de remporter un concours de chant pour sauver leur école.
«The Room», de Christian Volckman
Alors qu’il devait être présenté en salle le 25 mars, ce thriller fantastique avec l’ex-James Bond girl Olga Kurylenko, a été victime du Covid-19 et sort directement en VOD. Un couple de citadins décide de s’installer dans une demeure laissée à l’abandon depuis de nombreuses années. Dans cette maison à la campagne, Kate et Matt découvrent une pièce particulière dans laquelle ils peuvent exaucer tous leurs désirs, y compris les souhaits les plus fous comme celui de fonder une famille.
THE ROOM - Film annonce - Sortie 25 Mars from Poissons documentaires on Vimeo.
«Underwater», de William Eubank
S’il n’a pas rencontré le succès escompté lors de sa sortie au cinéma en janvier, espérons que ce long-métrage, avec Kristen Stewart et Vincent Cassel, connaisse une seconde vie plus réjouissante en VOD. L’histoire s’attarde sur des scientifiques sous-marins qui vont tout tenter pour survivre après le passage d’un tremblement de terre.
«Sol», de Jézabel Marques
Derrière une légèreté apparente et un tempérament plutôt enjoué, Sol (Chantal Lauby) cache une plaie toujours vive. Cette chanteuse de tango argentin qui vit depuis des années à Buenos Aires, débarque à Paris pour renouer avec son petit-fils de 7 ans (Giovanni Pucci). Elle a, en effet, appris la mort de son propre fils, Raphaël, dont elle n’avait plus de nouvelles. Si les liens du sang sont immuables, l’absence a laissé des traces. Sol va devoir s’inventer une vie pour se rapprocher de sa belle-fille (Camille Chamoux) qui ne connaît même pas son existence. La réalisatrice Jézabel Marques signe une comédie drôle et touchante sur la transmission et le deuil.
«L’esprit de famille», d’Eric Besnard
Le réalisateur qui s’est inspiré de son histoire personnelle, dévoile une comédie douce-amère sur le dysfonctionnement d’une famille en deuil.
Alors que son père Jacques (François Berléand) vient de mourir, Alexandre (Guillaume de Tonquédec) réussit à discuter avec lui. Pour sa mère (Josiane Balasko) ou sa femme (Isabelle Carré), ses agissements sont de plus en plus bizarres et incompréhensibles. Un long-métrage qui s’intéresse à la transmission et l’héritage laissé à nos enfants.
«L’adieu (The farewell)», de Lulu Wang
Alors que leur grand-mère Nai Nai est atteinte d’une maladie incurable, les membres de la famille décident, en accord avec la tradition chinoise, de dissimuler la vérité à cette aïeule tant aimée. Mais Billi (Awkwafina, auréolée d’un Golden Globes), la petite-fille qui a grandi aux Etats-Unis – et a été éduquée dans une culture occidentale – a, quant à elle, beaucoup de difficultés à mentir à sa grand-mère et à taire ses sentiments. Un long-métrage qui s’inspire de la vie de la cinéaste, s’interroge sur la question du deuil, et oppose deux cultures sans jamais prendre parti.
«Judy», de Rupert Goold
Après Queen et Elton John, Judy Garland, incarnée à l’écran par Renée Zellweger (Oscar de la meilleure actrice en février), fait l’objet d'un biopic, qui retrace les derniers mois de cette légende musicale au destin tragique. Sous contrat à seulement 13 ans avec la Metro Goldwyn Mayer (MGM), cette enfant de la balle que l’on pressurise et à qui l’on impose un régime drastique, tourne à un rythme effréné, enchaînant les succès, dont «Le magicien d’Oz» (1939) où elle joue Dorothy, avant de voir sa carrière décliner.
En 1968, Judy Garland revient sous le feu des projecteurs pour assurer une série de concerts au cabaret Talk of the Town. Elle veut renflouer les caisses et conserver ainsi la garde de ses enfants. Mais si elle joue à guichets fermés, la mère de Liza Minelli – laquelle a déclaré ne pas vouloir voir ce film au traitement académique – peine à se défaire de ses démons. Dépression, alcool, drogue mènent la star à l’adolescence sacrifiée jusqu’au précipice.
«Cats», de Tom Hooper
L’adaptation de la célèbre comédie musicale d’Andrew Lloyd Weber (1979), réalisée en images de synthèse, est disponible à l’achat depuis ce lundi 18 mai, puis en location à partir du 1er juin. S’il a essuyé de nombreuses critiques lors de sa sortie en décembre 2019, surtout à propos de l’utilisation parfois catastrophique des effets spéciaux, le film «Cats» a le mérite de réunir toute la galerie de chats «humanisés», et de reprendre des tubes comme «Memory». Kate Hudson, Judi Dench, Idris Elba, Taylor Swift, James Corden ou encore Rebel Wilson figurent au casting.
«Lucky», d’Olivier Van Hoofstadt
Endettés et intellectuellement limités, Willy et Tony décident de kidnapper un chien de la brigade des stups dans l’espoir de décrocher le jackpot. Sur leur chemin, ils croiseront Caro, une flic ripou qui escroque aussi vite qu’elle dégaine ses coups de boule, et toute une galerie de personnages dont les neurones ne semblent pas tous connectés. Un enchaînement de gags potaches et de répliques parfois graveleuses, servis par un casting composé de Florence Foresti, Michaël Youn, Alban Ivanov, François Berléand et Corinne Masiero, hilarante en bourgeoise fantasque et nymphomane. Une comédie signée par le réalisateur de «Dikkenek».
«Dark Waters», de Todd Haynes
Dans ce thriller judiciaire et politique, le réalisateur dénonce l’un des plus grands scandales de santé publique de ces dernières années, à savoir la lutte contre les polluants chimiques menée par l’avocat d’affaires Robert Bilott (Mark Ruffalo) contre le géant américain de l’industrie chimique DuPont, qui fabrique du Teflon. Avec cette enquête – qui compte aussi Anne Hathaway et Tim Robbins au casting –, l’auteur de «Carol» s’essaie avec brio au cinéma de dénonciation.
«K Contraire», de Sarah Marx
Pour son premier long-métrage, la réalisatrice parle de dépendance et d'isolement en brossant le portrait du jeune Ulysse. Ce garçon de 25 ans revient à la «vraie vie» après un séjour de quelques mois en prison. S'il souhaite se réinsérer au plus vite dans la société, Ulysse doit néanmoins s'occuper de sa mère, Gabrielle, souffrant de dépression.
Trouver de l'argent rapidement et de quelque manière que ce soit, voilà ce qui deviendra pour lui une obsession. Et avec l'aide de son ami David, il se retrouvera embarqué dans une sombre affaire. Pour payer les factures puisqu'il ne bénéficie d'aucune aide de l'Etat, Ulysse décide de faire l'acquisition d'un food truck avec lequel il partira en rave party pour vendre des boissons à base de kétamine, substance considérée à la fois comme une drogue et comme un médicament.
«Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part», d’Arnaud Viard
Alice Taglioni, Jean-Paul Rouve, Benjamin Lavernhe, Camille Rowe, Elsa Zylberstein et Aurore Clément sont au casting de cette comédie dramatique adaptée du recueil de nouvelles d’Anna Gavalda et attendue en VOD le 27 mai. Pour ses 70 ans, Aurore accueille les enfants dans la propriété familiale. Il y a Jean-Pierre qui joue le rôle du père de famille depuis la mort de ce dernier, Juliette, 40 ans, qui attend son premier enfant, Margaux l’artiste et Mathieu qui peine à ouvrir son cœur et à faire part de ses sentiments à celle qu’il aime. Toute cette tribu à laquelle on s’attache rapidement, voit son équilibre déjà précaire bouleversé quand l’un des membres décide de prendre une décision douloureuse.
«The Gentlemen», de Guy Ritchie
Ceux qui craignaient que Guy Ritchie se soit perdu dans des productions jeune public, à l’image de son «Aladdin» en live-action commandé par les studios Disney, devraient être rassurés avec «The Gentlemen». Le réalisateur anglais renoue avec ce qu’il sait faire de mieux : filmer des gansgters un brin barrés et des braquages à l’anglaise sur fond de trafic de caanabis. Baron de la drogue à Londres, Mickey Pearson veut se mettre au vert avec sa femme, et revendre pour cela son empire en échange de 400 millions de dollars. Et cela va faire des envieux, à commencer par Fletcher, un détective privé qui pense avoir des informations compromettantes, et devient le narrateur de ce récit à tiroirs. Une œuvre dans la lignée d’«Arnaques, crimes et botanique» avec Matthew McConaughey, Hugh Grant, Charlie Hunnam et Colin Farrell. En VOD le 28 mai.