Alors que le deuxième mois de confinement a commencé, Fabrice Luchini s'interroge en poésie. Le comédien, qui s’est lancé dans une lecture régulière des fables de La Fontaine sur son compte Instagram crée pour l'occasion, a repris sa version en verlan du Corbeau et du renard, et s’appuie sur les vers de Jean de La Fontaine, pour donner son point de vue sur le confinement prolongé.
S’il faut d'abord tendre l’oreille pour retrouver la fable « Le Corbeau et le Renard » apprise par des millions de Français à l'école, donnée ici en verlan, Fabrice Luchini excelle dans cette interprétation, où la quasi-totalité des mots sont prononcés à l'envers. Un exercice déjà pratiqué sur scène par l’artiste, qu’il adapte en vidéo et qui surprend toujours.
« J’avais promis que le jour de la libération, on ferait le verlan », explique Fabrice Luchini à propos de cette vidéo avant de poursuivre « alors ce n’est pas le jour de la libération, il nous ont dit jusqu’au 11 mai, vieux coup sur la tête ». Et le voilà proposant une second fable « La montagne qui accouche » - fable pessimiste qui évoque selon l’artiste tous ceux qui ont des projets merveilleux, que ce soit politique ou littéraire - puis une troisième et une quatrième, conduisant Fabrice Luchini à philosopher sur le confinement avant de s’improviser conseiller présidentiel.
Les conseils de Fabrice Luchini aux gouvernants
Alors qu’il reprend un extrait du « Lièvre et les grenouilles », il rappelle sans détour la vie en temps de confinement. « Un lièvre en son gîte songeait, car que faire en un gîte, à moins que l’on ne songe, dans un profond ennui ce lièvre se plongeait », récite l’artiste. Un extrait qui conduit Fabrice Luchini à partager sa vision du confinement avec les instances dirigeantes : « J’ai envie de dire au Président et au premier ministre de bien réécouter cette fable (L’ours et l’amateur des jardins) qui a commencé cette série Instagram : «Certain Ours montagnard, Ours à demi léché, confiné par le sort dans un bois solitaire, Nouveau Bellérophon vivait seul et caché : Il fût devenu fou», et d’ajouter dans la foulée « écoutez bien tous les gouvernements : «la raison d'ordinaire, n'habite pas longtemps chez les gens séquestrés.»
Prenant en exemple sa chienne qui vient d’interrompre d’un jappement son interprétation - « la preuve, elle n’en peut plus la chienne » note-t-il - et de reprendre « la raison d'ordinaire, n'habite pas longtemps chez les gens séquestrés », enchaînant encore avec les mots de La Fontaine « Il est bon de parler, et meilleur de se taire. Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés.»
Des vers qui conduisent Fabrice Luchini à s'interroger sur le prolongement du confinement : « la raison d’ordinaire, n’habite pas longtemps chez les gens séquestrés ». A méditer.