Lancé en 2011 la fête de la gastronomie prend une nouvelle ampleur : des milliers d’opérations sont prévues aux quatre coins de la France ce vendredi et pendant tout le week-end. Un événement qui illustre la popularité grandissante de la cuisine.
C’est une nécessité du quotidien que l’Hexagone a érigée au rang d’art. Les Français vont mettre ces trois prochains jours les petits plats dans les grands à l’occasion de la troisième édition de la Fête de la gastronomie, lancée voici deux ans pour célébrer les plaisirs du repas à la française.
Objectif : profiter au maximum, fourchette en main et couteau entre les dents, des richesses du terroir autour de professionnels chevronnés ou d’amateurs. Cette année, plus de 150 000 professionnels seront mobilisés autour de 7 600 événements.
Banquet populaire à Périgueux (Dordogne), menu de la mer dans un restaurant breton, pique-nique géant en Bourgogne, visite d’une exploitation viticole en Provence, dégustation de légumes de saison à Lyon (Rhône), visite des coulisses d’une charcuterie dans tout le pays… Tout sera bon pour avoir les yeux plus gros que le ventre et honorer un monument – comestible – du patrimoine tricolore.
«Notre gastronomie, mélange de tradition et de modernité, de terroirs et d’influences étrangères, constitue une part essentielle de l’identité française», lance Sylvia Pinel, ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme. Elle «éclaire notre vie quotidienne», renchérit Thierry Marx, chef du Sur Mesure, à Paris, et parrain de la fête.
Un avis partagé par le plus grand nombre, puisque plus de neuf Français sur dix estiment que la gastronomie est un élément de leur identité nationale. Le «repas gastronomique des Français» est d’ailleurs inscrit depuis fin 2010 au patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco. La preuve qu’en France, une baguette est bien plus qu’un simple morceau de pain.
La cuisine est partout
La tendance n’a pu échapper à personne. Considéré auparavant comme une véritable corvée, le repas est redevenu pour les Français un plaisir et un palliatif de la morosité.
Un retour aux fourneaux d’abord visible sur le petit écran. Un dîner presque parfait, Top Chef, Masterchef, Dans la peau d’un chef, Qui sera le prochain grand pâtissier ?… Les émissions culinaires qui se bousculent sur le PAF «ont fait entrer les secrets des chefs dans toutes les cuisines», explique Candice Buri, de l’Atelier des chefs. Une société dont le succès incarne l’autre «boom» culinaire du moment : les cours.
Retraités les jours de semaine, travailleurs le midi, parents et enfants le week-end, ils sont aujourd’hui des centaines de milliers à enfiler leur tablier pour apprendre à faire les «musts» du moment : «foie gras, cocktails dînatoires et pâtisseries», indique Candice Buri.
Et l’amour pour la bonne chère se poursuit dans les librairies, avec 13 millions d’ouvrages consacrés à la cuisine vendus l’an dernier, en augmentation de 6 %, selon le cabinet GfK. Il y a donc fort à parier que les coffrets «Spécial gourmets» seront encore une fois très nombreux, dans trois mois, sous les sapins de Noël.
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"La cuisine fait partie de mon ADN"