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Pavarotti, la carrière d'un ténor surhumain

« J’ai ouvert les portes de la musique à tout le monde. Ma voix rend heureux. C’est ma fierté, ma responsabilité » Luciano Pavarotti[CC/Waywardeffort]

Luciano Pavarotti, le ténor italien, avait réussi à faire aimer l’opéra à tous les publics du monde. Au fil de 45 ans de carrière, il avait su conquérir le grand public et avait touché des millions de personnes. «J’ai ouvert les portes de la musique a tout le monde. Ma voix rend heureux. C’est ma fierté, ma responsabilité», disait-il. Retour sur la vie de l’incroyable ténor.

 

Archives – Article publié le Jeudi 6 septembre 2007

 

Un chemin tout tracé

La carrière de Luciano Pavarotti débute le 29 avril 1961 sur les planches du teatro reggio Emilia. Il joue le rôle de Rodolphe dans La bohème de Puccini. Très vite, ce sera Belgrade, puis Amsterdam, Vienne, Zurich, Londres : le géant (1m90) né en 1935 à Modène part à la conquête d’une Europe qui deviendra bientôt trop petite pour son talent. En 1965, il se produit à Miami et réalise une tournée en Australie. En 1968 puis 1972, Pavarotti monte sur la prestigieuse scène du Metropolitan Opera de New York. Il y triomphe dans une reprise de La fille du régiment, de Donizetti, avec Joan Sutherland.

La légende veut que, dès sa naissance, le chemin du petit Luciano fût tout tracé : le nouveau-né poussa un cri si fort que le médecin prédit à ses parents qu’il deviendrait un «excellent ténor». L’oreille du praticien ne fut pas démentie par la voix exceptionnelle de Pavarotti, chanteur capable d’enchaîner neuf contre-ut, dépassant ainsi largement le registre habituel des ténors.

Enfant, il chantera dans les chœurs de l’opéra local. Le talent musical rattrapera et dépassera les projets d’un jeune homme qui se destinait à être instituteur. A la performance vocale vient s’ajouter la force de caractère du soliste. Ainsi pour, chanter Werther, l’ogre de Modène, pourtant amateur de vins fins et de bonne chère, parvient à perdre 35 kg en quelques semaines.

 

Vidéo : Pavarotti interprète « Caruso »

 

 

Les trois ténors

Pavarotti connaitra un succès mondial en compagnie de ses deux compères, Jose Carreras et Placido Domingo, qui se produisent ensemble lors de la Coupe du monde de football italienne, en 1990. Quatre années plus tard, les Trois ténors se réunissent à nouveau autour du ballon rond. Cette fois, le Mondial se déroule aux Etats-Unis. Outre les 56 000 personnes qui se pressent dans le stade pour assister à la prestation de- venue culte, ce sont bien 1,3 milliard d téléspectateurs à travers la planète qui, selon les organisateurs, ont assisté à ce concert. 23 millions d’albums seront vendus. En 1998, le trio se reforme, pour un nouveau concert au pied de la tour Eiffel. Des chiffres, à la démesure du colosse que l’on dit colérique, mais capable de réunir 500 000 personnes à New York, à l’occasion d’un concert géant donné dans Central Park en juin 1993.

 

Vidéo : Les trois ténors – Carreras, Domingo et Pavarotti – interprètent « O Sol Moi » en 1990

 

 

Brusque aggravation

Pavarotti sait mélanger les genres. Sur scène, il ose se frotter à d’autres univers : Elton John, Stevie Wonder, Sting ou Bono participent aux concerts Pavarotti and Friends, un rendez-vous annuel, lancé en 1993 au profit d’œuvres caritatives. Son éclectisme aura sans doute contribué à la renommée internationale de ce géant barbu qui a su pousser loin les limites traditionnelles du classique. Ses prestations ont rassemblé bien au-delà des frontières du genre. Plusieurs milliards de téléspectateurs ont assisté à des concerts dont on estime qu’ils ont contribué à la vente de 100 millions d’albums.

En 2004, à 68 ans, le ténor avait entrepris une tournée d’adieux. Atteint d’un cancer du pancréas, il avait été contraint d’interrompre cette tournée afin de subir une intervention chirurgicale. Quelques mois avant sa mort en septembre 2007, il espérait retourner sur scène pour terminer cette ultime série de concerts. Il disait préparer un nouveau disque de Pavarotti and Friends. «On ne peut jamais rien dire avec cette maladie, mais je pense que Luciano s’en sortira, il va bien», avait alors déclaré son épouse, Nicoletta Mantovani, la mère de sa quatrième fille.

 

Vidéo : Pavarotti chante avec Elton John « Live Like Horses »

 

 

Son art pour l’éternité

«Luciano Pavarotti n’a pas réussi à vaincre la bataille ultime, mais son art et sa personne seront vivants pour l’éternité», a déclaré Giorgio Pighi, le maire de Modène, dans l’hommage qu’il a rendu au plus illustre de ses concitoyens. «J’espère qu’on se souviendra de moi comme d’un chanteur d’opéra, comme représentant d’une forme d’art qui a trouvé sa plus forte expression dans mon pays», avait écrit Luciano Pavarotti en 2004 sur son site Internet, sans doute pour répondre à certains détracteurs qui au cours de sa carrière lui reprochaient de se livrer à des «opéras-pub». Critiques auxquelles il répondait malicieusement : «ils peuvent écrire ce qu’ils veulent, sauf que je suis grassouillet

 

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