Les chaussures claquent, les robes volent, les bras dessinent dans les airs des courbes précises et élégantes. Transmis de génération en génération par le peuple gitan, cet héritage musical s’est peu à peu généralisé et attire de plus en plus d’amateurs.
Les sources du flamenco sont floues, jusqu’à son nom même, dont on ignore l’origine. Crée par le peuple andalou au XVIIIe siècle, mêlant des influences andalouse, juive, arabe et gitane, il a été longtemps pratiqué essentiellement par les Gitans en cercles privés.
Il commence à être connu du grand public au XIXe siècle, en se produisant dans les cafés cantantes (cafés concerts espagnols) puis dans les théâtres. Il connaît alors une popularité croissante et aujourd’hui, les cours et les ateliers se sont multipliés, dépassant les frontières espagnoles. Le flamenco a été inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO le 16 novembre 2010.
L’instant de grâce
Le flamenco séduit de plus en plus par son élégance et sa vivacité. Il s'organise autour de trois axes : le chant (cante), la danse (baile) et la guitare (toques). Le mouvement est collé, les gestes sont vifs, le rythme est accompagné de chants, de castagnettes, du claquement des talons et des mains.
On crée ainsi un climat indispensable autour des danseurs. Le maquillage fait également partie intégrante de l’univers flamenco : il est très marqué avec des yeux cerclés de noir de manière insistante.
Autant d’éléments qui peuvent conduire à «el duende». Un vocabulaire propre au flamenco, une expression utilisée depuis longtemps, mais que les danseurs eux-mêmes n’arrivent pas à définir. «El duende», c’est le «truc», l’instant de grâce propre à cette danse, ce petit quelque chose indéfinissable que seul le flamenco peut faire passer.
Influences
Ce dernier a aussi une petite soeur : la sévillane. Ayant partagé le même berceau, cette danse folklorique de Séville lui est souvent associée, avec des influences de danses orientales et extrême-orientales plus marquées.
L’art de la séduction s’exprime en quelques pas de danse : la femme avance, puis se dérobe et aguiche d'un pli relevé de sa jupe. Les corps se frôlent sans se rencontrer, mais les regards, eux, ne se dérobent jamais. C'est finalement dans le dernier geste, le «bien parado», (traduit par «l’arrêt bien fait» où le couple s’immobilise quelques secondes, un bras en l’air) que la femme s'abandonne dans les bras de son danseur…
Entre tradition et modernité
Le flamenco a beau être l’héritier de longues traditions, il s’est modernisé au fil du temps. Aujourd’hui, la tendance du «flamenco nuevo» (Nouveau Flamenco) n’hésite pas à mélanger au traditionnel des courants musicaux du XXe et XXIe siècles : jazz, mais aussi rock, pop et même musique électronique.
(ARCHIVE)
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