Le légataire universel de Charles Trenet, désireux de récupérer une centaine d'objets ayant appartenu au chanteur, sera fixé mardi sur sa plainte pour vol à l'encontre d'une société devant le tribunal correctionnel de Grasse.
Georges El Assidi, secrétaire particulier pendant vingt ans et proche de l'artiste (mort à 87 ans en 2001), avait été entendu le 30 novembre à Grasse.
La décision de justice attendue mardi s'annonce à priori décevante sur le fond de l'affaire.
En effet, le ministère public n'avait pas fait de réquisitions fin novembre, en estimant qu'il s'agissait d'"un problème de succession de célébrité" ne relevant pas du pénal.
Un argument qui a "stupéfait" l'avocat de l'héritier, Me Francis Pudlowski, qui estime que "le patrimoine de Charles Trenet se trouve entre les mains d'escrocs depuis des années."
L'héritier réclame, dans cette procédure spécifique, la restitution d'une centaine d'objets, parmi lesquels un billard laqué-blanc, un piano droit du chanteur-compositeur, des tableaux peints par Charles Trenet, une tapisserie d'Aubusson ou encore des diplômes et divers bibelots.
La société SAS Charles Trenet, qui occupe l'ancienne maison d'Antibes du chanteur depuis 2007, après la signature d'une promesse de vente non validée, est accusée de barrer l'accès à Georges El Assidi.
Son avocat a réclamé 160.000 euros de dommages-intérêts au titre du dommage matériel, ainsi que 50.000 euros au titre du préjudice moral.
Me Denis Del Rio, désigné pour représenter la SAS Charles Trenet, actuellement sans dirigeant et chapeautée par un administrateur judiciaire, s'était réjoui que le ministère public ait "considéré qu'il n'y avait pas de vol dans ce dossier".
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Surendetté, Georges El Assidi avait cédé par contrat en 2006 à la société de droit danois Nest une grande partie de son patrimoine issu de la succession Trenet, dont la villa d'Antibes et les droits d'auteur.
La société danoise Nest -dont les responsables contrôlent aussi la SAS Charles Trenet- n'a jamais acquis la villa d'Antibes qui appartient désormais à la banque de Georges El Assidi.
La question des droits d'auteur (mis sous séquestre par la justice française en 2007) va faire l'objet d'un arbitrage au Danemark en mai.