La Sacem, qui gère les droits des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, estime à quelque 8 milliards d'euros la valeur annuelle créée par la filière musicale en France, selon un calcul effectué par ses soins et communiqué à l'AFP lundi.
"On ne nie absolument pas que le disque soit en crise et nous même, à la Sacem, pour la deuxième fois nous avons eu une baisse de 2% de nos revenus l'année dernière. Mais la musique en France, ce n'est clairement pas une industrie au poids économique ridicule", souligne-t-on à la Sacem.
La Sacem a rassemblé les droits collectés par les sociétés d'auteurs, compositeurs et éditeurs (900 millions d'euros), les sommes collectées au titre des droits voisins (197 millions d'euros), le marché de la musique enregistrée (800 à 1 milliard d'euros, taxes et marges incluses).
Elle a comptabilisé également le marché du spectacle vivant privé (entre 650 et 900 millions d'euros) et le marché du spectacle vivant public (350 millions d'euros, un chiffre qu'elle juge "largement sous-estimé").
S'y ajoutent les ventes d'instruments de musique (630 millions d'euros) et celles de hi-fi grand public (700 millions d'euros).
La Sacem a également pris en compte le chiffre d'affaires publicitaire brut des radios et télévisions musicales (respectivement 1,2 milliard et 425 millions d'euros), ainsi que celui des discothèques et bars à ambiance musicale (1,728 milliard d'euros), qu'elle estime être une "valeur dérivée".
Le calcul effectué par la Sacem s'appuie en grande partie sur des chiffres publiés en 2011, parfois parcellaires, et s'entend hors valeur ajoutée créée par les emplois directs et induits.
Dans un entretien aux Echos publié lundi matin, le directeur général de la Sacem, Jean-Noël Tronc a dénoncé "l'exception numérique" dont bénéficient les technologies de l'information, estimant qu'un "transfert massif de valeur" s'est opéré vers elles au détriment des industries culturelles depuis 15 ans.
La question "principale" que devra trancher la mission Lescure sur l'acte II de l'exception culturelle est celle du "partage de valeur entre les industries culturelles d'un côté et les industries électroniques, informatiques et internet de l'autre, c'est-à-dire les fabricants de terminaux et les grands services marchands d'Internet", a estimé M. Tronc.